La fièvre halal continue de faire des ravages à droite. Juppé résiste encore, comme NKM, mais après Sarkozy, François Fillon a succombé. Ne voulant pas passer inaperçu – ou est-ce juste un symptôme de la maladie ? –, il a trouvé bon d'inclure la religion juive dans l'anathème :
S'exprimant à titre personnel, le Premier ministre a estimé sur Europe 1 que "les religions devaient réfléchir au maintien de traditions qui n'ont plus grand chose à voir avec l'état aujourd'hui de la science, l'état de la technologie, les problèmes de santé".
Ils n'ont qu'à faire comme les chrétiens, comme les catholiques. Tellement plus moderne et plus simple, surtout dans un pays avec ses racines vous-savez-bien-quoi, soeur de l'Eglise.
L'énormité est tellement énorme (signalons au passage que Rachida Dati s'est jetée dessus), et François Fillon n'est ni Claude Guéant ni Christain Estrosi ni même Nadine Morano, qu'elle mérite un peu d'interprétation.
Le contexte est la lutte UMP/FN. Marine Le Pen, à part une petite excursion nostalgique à Vienne, a globalement laissé tomber les références anti-sémitique qui constituaient le fond de commerce de son père. Soudain, Fillon trouve le moyen de ramener la religion juive dans ce que la droite appelle désormais un "débat" (Copé).
La conclusion est simple : soit, alors qu'il parlait sur Europe 1, François Fillon a perdu brièvement l'usage de son cerveau, soit il y a une véritable initiative de mettre la main sur les antisémites frustrés par les silences de Le Pen, fille.