madrid

Publié le 06 mars 2012 par Micheltabanou

je suis resté silencieux depuis quelques jours en raison d'une escapade à Madrid.

Madrid? J'en suis revenu conquis! Une ville radieuse, accueuillante et ouverte qui sait faire rayonner les couleurs. Tout d'abord un parcours de l'aéroport, Barajas, vers le centre ville en 40mn dans un métro...propre et sans agressivité ( des gens et des publicités presque absentes. Cela soulage de notre crasseux, tagué RER avec des individus les pieds sur les banquettes! Une ville de couleurs avec les façades qui se déclinent sur tous les tons, des vitrines composées avec goût, tantôt classiques, tantôt design contemporain, toujours subtiles, toujours chromatiques. Une ville où la restauration ne se compare pas à l'arnaque, à la gratte ou à la tonte abusive du client avec des produits aux rabais. Premier plat, deuxième plat, dessert et boissons qui oscillent régulièrement entre 9,80 et 10 €... et cela copieusement et courtoisement servi! J'ai parcouru kms sur kms dans les rues étroites, les places grandioses et la Grand Via monumentale! J'ai respiré à l'envi les quartiers: Lettras, Latina, Huertas,...déambulé dimanche matin au milieu de milliers de madrilènes au Rastro - marché aux puces unique en Europe ( le plus grand et au coeur de la ville ) et ses rues aux boutiques baroques où toute l'Espagne et le Madrid d'Almodovar viennent vous tutoyer ou vous entraîner dans un flamenco d'une tonicité virevoltante.J'ai érodé mon regard avec gourmandise dans les salles du Musée Reina Sofia avec une émotion non contenue devant Guernica et le déroulé de la pellicule du film No Passeran dans une salle qui lui fait face. Un grand bol d'air devant les travaux de cette expression picturale sociologique d'artistes espagnols des années 70 en lutte contre le franquisme dans une société contrôlée, bloquée avec le poids d'une église à peine sortie de l'Inquisition. Plus ancrées dans la tradition les musées du Prado et Thyssen demeurent incontournables. Retrouver in situ le Goya de la Maison du Sourd mille fois vu en feuilletant les reproductions est une émotion incomparable. Et les Ménines? et les Ribera, les Murillo, les Greco... Splendeur des Juan Gris au Thyssen, équilibre des Constructivistes russes et dénonciation des déliquescences de la société allemande, du rapport de classe naturellement exacerbé des Expressionnistes... Un régal. D'autres moments intenses sont venus combler cette rencontre avec une ville singulièrement vivante.

Aujourd'hui, mardi à Paris, il fait gris et froid.