Lettre ouverte d’un jeune étudiant à François Hollande

Publié le 06 mars 2012 par Copeau @Contrepoints

Les mesures fiscales préconisées par un François Hollande brouillon sont populistes et dangereuses, comme le rappelle cette lettre envoyée au Parti Socialiste et restée bien entendu sans réponse.

Par Jules B.

Je souhaiterais, en tant que jeune étudiant en classe préparatoire économique, vous faire modestement part de mes vues sur les déclarations du candidat PS à l'investiture présidentielle.

J’espère de tout mon cœur que les déclarations à chaud concernant une taxation à hauteur de 75% des hauts revenus ne sont qu'une promesse électorale pour se positionner face au "président des nantis", M. Sarkozy. En effet, une mesure pareille serait certes populaire auprès d'un électorat massif de Français peu intéressés par l'économie (à l'image de leurs représentants politiques), mais désastreuse au niveau macroéconomique.

M. Hollande a sûrement comme beaucoup appris au cours de sa scolarité l'existence d'un concept bien connu : la courbe de Laffer. Pour ma part, c'est en première ES que j'ai découvert ce principe abracadabrant : oui, une baisse des impôts entraîne une hausse des recettes fiscales ! Comment l'expliquer ? Sans rentrer dans le détail (je vous renvoie à vos manuels de Première), une hausse de l'imposition pousse les agents assujettis à l'impôt à moins travailler. En effet, à quoi bon travailler plus si on est taxés de façon démesurée ?

Encore une idée libérale farfelue qui n'a pas connu d'application empirique positive me direz vous ? Bien au contraire. Les États-Unis, la Grande-Bretagne ou la Nouvelle-Zélande en ont fait la douce expérience : chez ces derniers, une diminution de 50% du taux d'imposition a entraîné une hausse de 20% des recettes fiscales.

Certes, M. Hollande nous parle des "méchants patrons aux revenus indécents". Certes, cela ne concernerait pas tous les Français. Mais l'effet d'une telle taxation en serait tout autant dévastateur. La fuite de ces capitaines d'entreprise est inévitable. Elle serait tragique, car ceux-ci ont un pouvoir décisionnel et un sens stratégique qui a amené leurs entreprises là où elles sont aujourd'hui.

Une telle taxation enterrerait définitivement le peu d'économie qui reste à la France. Après la mise en place hallucinante d'une taxe sur les transactions financières qui met à mort le peu qui subsistait du secteur financier français (grâce à M. Sarkozy), voilà que M. Hollande souhaiterait sacrifier le reste d'économie et le peu de grandes entreprises restant en France ! Droite et gauche s'accordent bien pour détruire le potentiel productif français, à l'heure où les taux de croissance annoncés sont atones. Peut-on se dire socialiste quand on veut sacrifier des entreprises employant des centaines de milliers de Français, en les décapitant et les menant à la décadence ?

C'est en tout cas avec effroi que je suis les propositions populistes et dénuées de sens économiques de nos candidats, tous bords confondus.

J'espère que le message que tentent de faire passer les diaboliques agences de notations et les économistes avisés sera perçu par les candidats : maîtrisez vos dépenses avant de sacrifier la croissance française sur l'autel de l'aléa moral. Écoutez la Cour des Comptes qui dresse un rapport alarmant des dépenses de l’État !

Une rigueur est inévitable quoiqu'en disent les candidats, et la fuite en avant que représente la volonté de taxer à tout va mène la France à des années de récession, d'endettement, de croissance molle, au risque de disparaître de l'échiquier économique mondial.