La tension monte à l’hôpital de Mont-Saint-Martin. Hier, l’intersyndicale a appelé le personnel à se mobiliser, alors que le dernier adosseur en lice, le groupe SOS, attend une réponse du ministère de la Santé pour finaliser son projet. Une opération « Hôpital en sommeil » est programmée mercredi.
Le dernier adosseur en lice de l’hôpital de Mont-Saint-Martin, le groupe SOS, est dans l’attente d’une réponse du ministère de la Santé pour finaliser son projet. Le temps est compté, l’intersyndicale a appelé à manifester hier.
La tension est montée d’un cran hier à l’hôpital de Mont-Saint-Martin. Depuis quelques mois, l’avenir de l’établissement est soumis à de multiples rebondissements, ce qui joue sur le moral des personnels, inquiets pour l’offre de soins sur le bassin de Longwy et les emplois qu’ils occupent. Pour preuve, la mobilisation rapide d’une partie des salariés, suite à l’appel de l’intersyndicale FO-CFDT-CFE CGC, hier en début d’après-midi.
« Sans aide financière conséquente, le groupe SOS se retire également de l’adossement de notre hôpital », indique notamment le tract distribué aux automobilistes, aux ronds-points de la zone des Trois-Frontières, à Mont-Saint-Martin. De quoi alarmer. Une ambulance du Smur, toute sirène hurlante, semble d’ailleurs être là pour rappeler la gravité de la situation. « C’est une urgence, on veut savoir où on va. Le timing est réduit. Nous ne sommes conviés à aucune table de négociations, on veut être respecté et écouté », explique Philippe Palumbo, délégué CFDT.
Emilie, Martine, Evelyne, Maryline… aides-soignantes, infirmières, médecins, personnels techniques ont vite réagi à l’appel syndical et manifesté leurs craintes. « Il faut que les politiques s’intéressent à nous. Il faut une offre de soins sur le bassin de Longwy », disent-ils de façon unanime. « On ne peut pas concevoir qu’il n’y ait plus rien, on pense à l’outil de soins », explique Véronique Guillotin, médecin à l’hôpital. Le docteur Abotchi, responsable des urgences, est venu dans le même esprit : « On veut pouvoir travailler calmement. » Difficile, hélas, dans les conditions actuelles.
En effet, après avoir vu le nombre d’adosseurs passer de trois à un très rapidement, la dernière chance de rebondir, représentée par le groupe SOS, semble s’amenuiser, même si tout n’est pas joué. Comme l’explique Jean-Marc Borello, délégué général du groupe SOS : « Nous sommes toujours candidats à l’adossement d’Alpha Santé », mais «dans l’attente d’une réponse du ministère de la Santé sur les moyens qui seraient mis à disposition ». Sachant que la présentation du projet d’adossement du groupe SOS devant le conseil d’administration d’Alpha Santé doit avoir lieu après-demain, le jeudi 8 mars.
Du côté de la direction d’Alpha Santé, on appelle « au calme et à la raison. On continue les échanges avec SOS, rien n’est rompu ».
Hôpital en sommeil
Après cette première mobilisation, l’intersyndicale invite la population et les élus du bassin à les soutenir lors d’une nouvelle manifestation "Hôpital en sommeil" demain mercredi 7 mars, à 13h30, dans la cour d’honneur de l’établissement.
« Le bloc ne fonctionnera pas, les consultations seront fermées. Seule une équipe d’urgence sera maintenue », explique Francine Portailler, déléguée syndicale FO. « Nous voulons montrer comment ce serait sans hôpital », souligne Philippe Palumbo, délégué CFDT. L’intersyndicale, qui souhaite également interpeller les candidats à la Présidentielle, ne mâche pas ses mots : « Si on n’a pas l’aide de l’Etat, c’est la mort de l’hôpital ».