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L’auteur :
Suédois, Håkan Nesser est né en 1950. Ses romans ont remporté plusieurs prix et ont été largement traduits.
L’histoire :
Mikaela disparaît après avoir rencontré son père pour la première fois… dans un hôpital psychiatrique. Cet homme chétif a-t-il vraiment tué une lycéenne il y a 16 ans ? En vacances dans une petite ville suédoise, l’inspectrice Eva Moreno recherche Mikaela, croisée en pleurs le jour de sa disparition. Difficile de lézarder quand le père s’évapore à son tour et qu’un cadavre est retrouvé sous le sable !
Ce que j’ai aimé :
- Eva Moreno est une héroïne de l’auteur qui était jusque-là restée dans l’ombre des autres personnages masculins créés par Hakan Nesser. Elle prend ici la première place, confrontée malgré elle à la disparition d’une jeune fille pendant ses vacances. Derrière le choix de s’occuper de cette enquête qui ne relève pourtant pas de ses attributions, se cachent des fêlures apparaissant en filigrane : elle est une femme entièrement vouée à son travail et peu douée dans sa vie personnelle, poursuivie par des démons tout droit sortis de son enfance. Se donner corps et âme pour rééquilibrer une autre destinée est dans ses cordes, régir sa propre vie amoureuse avec intelligence est au-dessus de ses forces.
« Toujours est-il que cette idée concernant le temps libre et l’éthique n’était pas vide de sens. Quand nous sommes pris dans l’engrenage de nos obligations habituelles, nous passons devant des mendiants aveugles, des enfants apeurés et des femmes battues sans faire attention. En revanche, si nous croisons une personne malheureuse lors d’une promenade tranquille sur la plage, notre réaction est différente.
La morale a besoin de temps. » (p. 148)
- L’intrigue débute sous des auspices assez classiques : la disparition d’une jeune fille, reliée semble-t-il au meurtre d’une autre jeune fille, seize ans auparavant. L’enquête avance sporadiquement, les éléments nouveaux apparaissent à bon escient, et seule la résolution finale de l’intrigue se révèlera originale.
- Ce roman bien ficelé permet de découvrir avec intérêt un auteur qui occupe le premier rang des auteurs suédois.
Ce que j’ai moins aimé :
- Ce genre de réflexion : « Mais qu’est-ce qui te prend ? Tes règles te vident le cerveau ? »
Premières phrases :
« Winnie Maas est morte pour avoir changé d’avis.
Plus tard, il ya ceux qui prétendirent que si elle était morte c’est parce qu’elle était à la fois belle et stupide. Une combinaison notoirement risquée.
Ou parce qu’elle était naïve et faisait confiance aux gens qui n’en étaient pas dignes.
Ou parce que son père était un salaud qui avait laissé sa famille à la dérive bien avant que Winnie soit capable de se passer de couches et de biberons. »
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Du même auteur : Le mur de silence
Autre : Roman policier nordique
D’autres avis :
Le vent sombre : « Moins captivant que Funestes carambolages, Eva Moreno et son héroïne forte et indépendante raviront les lecteurs qui privilégient les constructions psychologiques crédibles à l'empilement plus ou moins sanglant de cadavres. »
Eva Moreno, Hakan NESSER, traduit du suédois par Agneta Ségol et Marianne Ségol-Samoy, Editions du Seuil, 2011,
POCHE : Eva Moreno, Hakan NESSER, traduit du suédois par Agneta Ségol et Marianne Ségol-Samoy, Points, janvier 2012, 384 p., 7.50 euros