— De grands foulards de brume sur le lac et des frous-frous de robes et des rires sous cape. Il doit y avoir noce. Les fées tournent et dansent sur un plancher de vitre. On ne les voit pas mais on les entend très bien, cachées dans leurs nuages avec le vent.
— J'étais caché dans la grange et des champs le renard est venu. Il m'a repéré tout de suite. Nous nous sommes regardés longuement par la fente entre les deux planches et nous nous sommes souri tous les deux, un sourire d'intelligence. Sportivement, nous nous sommes tourné le dos.
— Février. À tous les deux matins, les pigeons quittent la grange et vont voir au bout du quatrième champ si le printemps est en vue. Rien. Ils rentrent et de recroquevillent dans le froid.
— Hiver. Bal annuel, dans la forêt ce soir chez les lièvres, juste au-dessus de la cache où dorment deux ours.
— N'attends pas que la source soit tarie pour demander à boire.
Félix Leclerc, Le calepin d'un flâneur
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