Régulièrement, Laurence Parisot brandit son combat pour l'égalité professionnelle hommes femmes. Au point qu'on finit par se demander si elle dirige le Medef dont les adhérents ne semblent pas vraiment concernés !
Si Laurence Parisot est volontairement discrète sur le nombre de ruptures conventionnelles qui ont atteint un record, ou sur les accords de chantage à l'emploi que l'UMP essaye de faire passer avant les présidentielles, elle est volontiers diserte sur les discussions sur la « qualité de vie au travail » auxquelles vont participer syndicats de salariés et patronaux.
C'est au cours de ces discussions que sera évoqué un de chevaux de bataille de madame Parisot : L'égalité professionnelle hommes-femmes. Elle s'en explique : « (...) l'organisation patronale compte notamment mettre l'accent sur l'égalité des chances en matière de progression de carrière car c'est là la clef de l'inégalité des salaires (...) On propose moins d'opportunités aux femmes qu'aux hommes dans l'entreprise (...) dans le cadre de ces négociations, je proposerai de créer un indicateur de taux de promotion hommes-femmes (...) »
Le 27 juin dernier, nous avions consacré un article aux déclarations de Laurence Parisot qui lançait avec l'UMP, à l'époque un vibrant plaidoyer pour l'égalité hommes-femmes.
Nous écrivions : « (...) d’après le rapport du Forum économique mondial de Davos de 2010, la France est classée au 127ème rang sur 134 pays en matière d’égalité salariale entre les hommes et les femmes, derrière le Kenya ou le Kazakhstan ! Malgré la volonté du législateur, l’égalité professionnelle est rarement une orientation stratégique au sein de l’entreprise. On constate même aujourd’hui des signes de régression (...) Le constat actuel est implacable : les femmes représentent 51% de la population française, 47% de la population active mais 82,2% des travailleurs à temps partiel et les écarts de salaires entre les hommes et les femmes sont encore de 19% (...) » Ne cherchez pas, il est disponible sur le site Web Projet UMP 2012 !
Si le sujet de l'égalité hommes-femmes n'était pas si important, on pourrait, avec humour, déplorer, que la droite parlementaire et le Medef, ne soient pas aux commandes ... de la société française et de ses entreprises
En effet, qu'est ce qui a empêché Laurence Parisot, Présidente du Medef depuis 2005, d'imposer aux entreprises adhérentes au Medef, l'obligation d'une véritable égalité hommes-femmes ?
Car en ce qui concerne : le refus des augmentations de salaires, du partage de la valeur ajouté, du refus de quotas d'apprentis, ou de l'assouplissement des licenciements, elle a montré qu'elle savait traiter les salariés hommes et femmes de la même façon !
Que n'a t-elle mobilisé son mouvement contre la situation décrite par l'UMP : « (...) les femmes connaissent un risque accru d’être des « outsiders » sur le marché de l’emploi (...) Elles passent de plus ou moins longues périodes sur le versant « précaire » du marché de l’emploi et représentent 82,2 % des travailleurs à temps partiel (...) »
Et lorsqu'on lui demande s'il faut : En passer par une loi pour codifier les rapports hommes-femmes dans l’entreprise, pour mettre fin aux comportements anormaux et aux injustices flagrantes, elle n'hésite pas un instant : « (...) Les lois existent déjà. Sans une prise de conscience et une adhésion générale, elles ne seront pas appliquées. Oui, il faut normaliser mais plutôt par des codes, des principes, des chartes de bonne conduite dans les entreprises, petites et grandes, ou grâce à des formations qui expliquent ce qu’il convient de faire et d’éviter, y compris dans les administrations (...) »
Et oui, avec le Medef, c'est une habitude : Tout commence par un débat pour finir par ... un code de bonne conduite.
Ne reste plus qu'à attendre la fin des discussions pour savoir si les nouvelles « proposition innovantes » de Laurence Parisot se résument une fois de plus à éviter une intervention des élus de la nation et leurs éventuelles sanctions ou pénalités ...