Fiona, vingt-sept ans, militaire, mariée à un militaire, en mal de son pays hivernal, prise dans une échauffourée avec des talibans Afghanistan.
Finch Clayton, conducteur de poids lourds, ancien gardien de prison dans l’aile des condamnés à mort. Toute la ville savait qu’il avait craqué après avoir vu un exécuté se réveiller à la troisième injection. Sa devise : Live free or die.
Véronique, artiste-peintre, lors d’une répétitive réunion familiale, cette réplique à son frère qui raconte tout : Tsé Paul, mon chou, je préfère être une artiste sur l’aide sociale qu’un fonctionnaire fif qui se fait enculer dans les saunas du village gai chaque vendredi.
Océanne, jeune adolescente, préfère punir sa mère. C’est elle qui a mis son père à la porte, c’est elle qui a brisé la famille. Tant pis pour elle… Son père l’avait confirmé six semaines après s’être fait jeter dehors. T’sais puce, moi je voulais rester, je voulais vraiment pas que çà finisse de même…
Martin, baker de nuit chez Tim Hortons, lors de la mort de son grand-père qui l’avait utilisé sexuellement pendant toutes ces années. Ce dernier lui lègue une petite fortune. Pour Martin sa Subaru Impreza, son cadeau d’héritage. C’était un monument mobile à la gloire de son silence, le bonbon mérité après une dizaine de week-ends au chalet, de pénis dans la bouche de grand-papa.
On retrouve nos treize acteurs, dans un blizzard hivernal à bord de leur véhicule respectif, se dirigeant un à un dans ce carambolage monstre qui transformera plusieurs perspectives.
On accroche évidemment avec ce style très particulier découvert dans La canicule des pauvres, très introspectif, très intime, très sexuel, souligné par des anglicismes qui étoffent le texte. Un roman dit choral, polyphonique, mi-nouvelle mi-roman. Mais, un deuxième qui donne l’impression de déjà-vu par sa présentation de personnages, cet environnement très érotique, cette atmosphère obsessionnelle.