Le parc nucléaire mondial arrive en fin de vie, après son déploiement massif d’il y a quelques dizaines d’années ; ce phénomène, couplé avec les changements de stratégie énergétique des pays qui investissent de plus en plus dans le renouvelable, ouvre un marché considérable aux entreprises spécialisées.
D’ici à 2025, près d’un tiers des 155 réacteurs actuellement en fonction seront démantelés révèle un rapport de la commission européenne datant de 2004. Au Japon, après Fukushima, le programme nucléaire est quasiment à l’arrêt.
Le marché qui s’ouvre devrait compter près de 300 réacteurs sur les vingt prochaines années. Une quantité qui pourrait être globalement équivalente à 220 milliards d’euros, estime le cabinet Arthur D. Little. Pour le seul parc français il faudra compter 18,4 milliards d’euros minimum.
« Ce secteur est amené à croître rapidement : dans tous les pays dotés de l’énergie nucléaire, des réacteurs arrivent en fin de vie et les gouvernements veulent montrer qu’ils sont capables d’aller jusqu’au bout de la technologie. » affirme Yves Brachet de la société américaine Westinghouse Europe.
L’ouverture du marché a cependant aussi ses conséquences : les acteurs du secteur se lancent dans une rude concurrence. Une quinzaine d’entreprises, dont le français Areva, sont sur tous les chantiers.
Le prochain grand marché devrait être celui Allemand depuis la volonté du gouvernement de sortir du nucléaire. Il y aura aussi des chantiers en Italie, France et Espagne. Mais le grand contrat qui s’approche est celui de la fin de vie de l’usine de Sellafield spécialisée en retraitement de déchets nucléaires. Un chantier qui pourrait atteindre le milliard d’euros.
Pour se différencier les unes des autres, les entreprises misent sur des techniques de plus en plus pointues, afin de gagner en efficacité, sûreté et en respect des délais, les retards coûtant extrêmement cher.