Zipper Interactive est un grand habitué des jeux à la troisième personne. En effet, ce studio américain crée en 1995 ne développe depuis sa création que des TPS, ou presque. Ils ont déjà eu l’occasion d’essayer la première personne avec le célèbre MAG sur Playstation 3, un titre réputé pour être l’unique jeu capable de rassembler 256 joueurs dans une seule partie. Zipper est surtout le père de SOCOM: US Navy Seals, une licence qui existe depuis 2002 sur Playstation 2. Depuis cette année, sept épisodes virent le jour aussi bien sur la petite soeur de la Vita, que sur la troisième console de salon de Sony. Aujourd’hui, le studio quitte un peu sa série fétiche pour se concentrer sur une nouveau titre au nom encore inconnu au bataillon : Unit 13.
L’entraînement est bientôt terminé, encore un ultime parcours et vous serez officiellement des nôtres. Ce parcours est un récapitulatif de tout ce que nous avons vu précédemment, une sorte de test final. Une bonne occasion de rencontrer chaque membre de l’équipe. Il sera question de tirer sur des cibles, de lancer une grenade aveuglante ou encore d’éliminer discrètement. L’exercice terminé, vous pourrez rejoindre notre équipe et partir en mission. On va vous envoyer aux quatre coins du monde, il vous faudra aussi bien tuer que sauver et tout ça dans la discrétion si possible. L’Unit 13 vous attend.
Pour tout dire, ce titre ne possède pas réellement de scénario. Chaque mission est unique. Unit 13 pose juste les fondations d’un contexte : vous faites parti d’une organisation qui a pour but de stopper le terrorisme, point. Tout au long du jeu et de ses trente-six missions, vous serez invités à réussir divers objectifs comme sauver une personne retenue en otage, voler des documents, éliminer une cible bien précise ou encore détruire des réacteurs. En fait, L’Unit 13, c’est un peu l’ANPE de la guerre : on vous donne des contrats, à vous de les mener à bien. Ceux qui s’attendaient à vivre une véritable aventure risquent d’être déçus. Ce choix de Zipper Interactive n’est pas totalement dénué de sens et vous allez comprendre pourquoi dans la suite de ce test.
Bon, dans l’A-Team, il y a quatre soldats, dans l’Unit 13 il y en a six. Mais le concept est pratiquement le même, sauf qu’ils sont un peu plus sérieux dans la dernière équipe, c’est du travail de pro qui ne laisse que très peu de traces. Faisons l’inspection de cette fameuse équipe de choc : on y retrouve un artilleur qui favorise une approche brutale, un soldat de pointe qui aime faire cracher les fusils à pompe, un technicien rapide et particulièrement fort en électronique, un tireur d’élite qui élimine dans la discrétion, un espion furtif et enfin un commando qui est une sorte de pot-pourri de toutes ces classes.
Chaque personnage peut être utile, tout dépend des objectifs à réaliser. Le jeu vous conseille d’ailleurs avant chaque départ une classe en particulier. Unit 13 comprend quatre types de missions : Furtivité, Action Directe, Elite et Assault. Dans la première catégorie, vous devrez finir la mission en tuant le moins possible (le zéro décédé offre un bonus non négligeable) en essayant de ne pas activer l’alarme. Il faudra donc prendre en priorité quelqu’un de léger comme l’espion pour accomplir ces objectifs. L’action directe, comme son nom l’indique, vous donne carte blanche. Vous pouvez poignarder, tirer autant que vous le voulez. Dans la même veine, Assault vous demande d’accomplir un objectif en un temps bien déterminé, il n’est plus question de réfléchir, il faut foncer dans le tas et aller le plus vite possible ! Enfin les missions Elites sont les plus difficiles, car vous n’aurez pas deux chances : si vous mourrez au combat, il vous faudra refaire entièrement la mission. Exit les checkpoints et la régénération de vie, il va falloir la jouer fine.
Lorsque nous vous disions plus haut que le fait de ne pas tuer apporte un bonus non négligeable, c’est parce que chaque objectif accompli dans le jeu rapporte des points ! Le «scoring» a une place assez importante dans Unit 13. Cela permet dans un premier temps de faire progresser vos personnages, on gagne en évoluant des compétences et des armes. Dans un second temps, chaque score est enregistré sur le réseau de Unit 13, vous pourrez de cette manière comparer votre score avec le monde entier ou uniquement avec votre pays via un classement. Cette partie, secondaire pour certains, est très importante dans le jeu : c’est grâce à ce système que vous resterez scotché devant votre écran. Si Zipper Interactive n’a pas inclus de scénario à son jeu, c’est pour cette raison : ils ont créer un TPS nerveux où le «scoring» rappelle celui des shoot’em-up.
Ce système, qui ne plaira pas à tous, est adapté au support. Unit 13 n’est pas un jeu gourmand en temps, on joue quelques missions, on tente de battre un score et on éteint la console. Il n’est pas question de se lancer dans une mission qui vous occupera pendant plus de trente minutes.
Le plus gros défaut de Unit 13 réside dans son intelligence artificielle. Le développeur n’a jamais réellement su gérer les ennemis et il nous le prouve encore une fois ici. Vous aurez l’occasion de rencontrer des mercenaires suicidaires qui attendront patiemment, accroupis, que vous leur tiriez une balle en pleine tête. Après tout, on reste des humains avant tout ! Si on peut rendre service… Puis d’autres fois, alors que vous étiez en train de tuer consciencieusement une personne en restant caché, les gardes qui étaient en train de regarder sagement un mur se mettent à vous canarder. Comme s’ils savaient où vous étiez depuis le début. Globalement, vous n’aurez pas de problème pour les tuer. L’I.A rajoute de la difficulté au titre, non pas parce qu’elle est intelligente, mais parce qu’elle est vraiment lunatique.
Enfin techniquement Unit 13 fait «plutôt» honneur à la nouvelle console portable de Sony. Certes, ce n’est pas encore tout à fait ça, les défauts ne manquent pas, mais c’est un bon début. La modélisation, bien qu’un peu simpliste, est acceptable, le jeu ne rame que rarement (surtout en début de mission) et les décors sont assez variés. Ce qui pose problème et qui d’ailleurs est récalcitrant chez Zipper, c’est le manque de personnalité du jeu. Il n’y a aucune patte, aucune personnalité, c’est un peu austère. De plus, Unit 13 souffre d’un aliasing persistant qui va jusqu’à rendre les ombres affreuses. Malgré ces imperfections, le titre tient la route graphiquement. Il faut juste éviter de le comparer à Uncharted.
Conclusion : 6.5/10
Unit 13 est finalement une assez bonne surprise. Zipper Interactive, le développeur, a bien compris que console portable rime avec petites sessions. C’est d’ailleurs ce qui risque de déplaire à bien des joueurs : ce titre ne possède ni scénario, ni durée de vie exemplaire (malgré la présence d’un mode coopératif). Il faut échelonner les parties afin de profiter au mieux du jeu. Mis à part ça, le gameplay fait mouche et la réalisation s’avère tout à fait passable. On regrette juste une I.A peu cohérente et un style graphique générique. Si vous aimez le scoring, Unit 13 est fait pour vous.
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