"En attendant le soleil", c'est le titre du roman de TSUJI Hitonari que je suis en train de lire. Le livre III de MURAKAMI Haruki, reçu en temps et en heure, attendra ; il est en bonne position sur ma PAL comme on dit sur la blogo, ma "pile à lire" ;)
Hokkaido 1999. Shiro est « salisseur ». Son travail consiste à donner à des décors de cinéma un aspect authentique en vieillissant les éléments, en les patinant, en leur ajoutant des imperfections, des marques qui auraient pu leur être infligées par la vie.
Jiro est dans le coma depuis des mois, et il rêve. De son enfance, de son frère Shiro, de son ex-petite amie Tomoko. Il rêve de la réalité, du passé. Le sien, celui des autres.
Inoue, le grand réalisateur, attend que se lève sur le tournage de son dernier film le soleil qui éclairait les murs de Nankin le jour où la ville est tombée devant l’armée japonaise.
Eté 1945, Craig est Américain et son avion vient d’être abattu au-dessus d’Hiroshima. Il est prisonnier, et il sait que le compte à rebours a commencé ...
Bribes, fragments, souvenirs, rêves, présent, passé, Tsuji tisse son roman à l’aide de multiples morceaux de vie et de mort. Culpabilité, souffrance, regrets, les émotions se mêlent dans la conscience de chaque personnage, et dans les pages d’Histoire qu’ils ont contribué à écrire.
Au-delà de sa beauté formelle, et de sa charge émotionnelle, En attendant le soleil est un roman extrêmement intéressant pour qui veut comprendre la position ambiguë des Japonais face à leur histoire récente, celle de la Seconde Guerre Mondiale, de l’invasion de la Chine et de la bombe atomique.
Dans cette oeuvre, l'écriture de Tsuji me rappelle étrangement celle de Murakami ... Murakami qui évoque aussi avec beaucoup de lucidité le douloureux épisode "Nankin" dans "Chronique de l'oiseau à ressort".
En attendant le soleil, c'était aussi ce 3 juillet dernier à Takamatsu, sur l'île de Shikoku, une longue promenade sous une pluie battante ... Vous vous en souvenez peut-être, je vous avais envoyé une carte postale avec, en guest star, ce bel héron "pluvioallergique" ;)
Finalement, j'ai attendu le soleil pour rien ; la pluie n'a fait que redoubler d'intensité à la fin de ma visite ! Mais, la chaleur est telle en juillet au Japon, que la pluie est comme une bénédiction !
Photos à Takamatsu (Shikoku), juillet 2011