Pour arriver à la levée de l’état de famine en Somali, les acteurs du développement ont travaillé fort en dépit des troubles politiques qui persistent dans le pays. Parmi les différentes initiatives qui ont été prises dans la corne de l’Afrique, trois ont retenu mon attention. La première est celle du programme Argent contre travail.
Il s’agit d’un projet qui a été mené conjointement entre la FAO, UNICEF, le PAM et d’autres ONG internationales. Ce projet consiste à employer la main d’œuvre locale au lieu de simplement leur distribuer des vivres.
Prenons le cas du projet Argent contre travail d’Oxfam dans le camp de réfugiés de Dabaab. Les travailleurs sont payés entre 2,7 et 5,4$ par jour et sont employés pour réhabiliter des infrastructures telles les la construction de latrines, le défrichage de champs etc.
Crédit photo : Oxfam International
L’objectif de ce type de programme est d’augmenter le pouvoir d’achat des populations et de les encourager à consommer local. L’avantage est que ça permet aux populations de demeurer dans leur région d’origine (et donc désengorger les camps de réfugiés), de redynamiser l’économie locale (en achetant local et rétablissant les infrastructures locales). Enfin, c’est un excellent moyen de combattre la hausse des prix des vivres en faisant augmenter la demande.
Remarquons que ce programme a aussi été mis en place à Haïti après le tremblement de terre et lors de la crise alimentaire au Yémen.
Si on regarde la situation actuelle de Haïti seulement, on peut se questionner sur la portée d’une telle initiative. En effet, l’inconvénient d’un programme comme celui-ci est qu’on reste encore dans le micro et que les bénéfices induits à eux seuls ne suffisent pas à influencer la santé économique d’un pays.