Joan Colom et le Raval à Barcelone

Préserver ce qui est appelé à disparaître est la grande préoccupation de l’homme depuis les premières manifestations artistiques. Cette volonté de figer un instant dans le temps a fait que l’art évolue jusqu’à la photographie et, plus tard, le film. Mais, aujourd’hui, nous allons parler de l’immédiat, de la fascination d’un voisin du Raval qui capture ce que l’œil voit. Nous avons parlé de Joan Colom.

Né à Barcelone en 1921, il a étudié la comptabilité et sa famille possède une boutique de fleur rue Joaquim Costa. Il a travaillé dans un atelier de publicité cinématographique et de forme autodidacte en entrant en 1957 à l’Association photographique de Catalogne (AFC). Il s’est consacré ainsi à la photographie.

En 1958, la réalité du quartier Chinois de Raval est son œuvre la plus évocatrice. L’intensité et la richesse des images qui ont attiré son regard ont renouvelé le langage photographique, étant ainsi le premier à faire un rapport complet sur ​​un sujet aussi vaste et très avant-gardiste. Ainsi, il a participé en 1960 à la création du groupe artistique “el Mussol”, qui deviendra la nouvelle Avant-garde Photographique.

Intuitif et en caméra cachée, Joan Colom, a capturé le quotidien de ce quartier pittoresque. Certaines images vues aujourd’hui nous donnent une vision objective de la transformation culturelle qu’a vécu le quartier de Raval. Bien que Raval était, au cours de la ruée vers l’or de la Grande Guerre, un quartier bohème d’artistes et de cabarets, Colom nous montre Raval après la guerre et durant le régime de Franco. Il évoque ainsi la vie populaire, la pauvreté, la prostitution … Il révèle leurs secrets et son essence, d’où la magie de ses photographies, car elles se mélangent au quotidien, avec un regard libre et subtile, en flânant ou en “ravaleando”, terme employé à Barcelone.