Jamais, il me semble, je n’ai pensé « c’était mieux avant ». Mais ça vaut le coup d’aller y voir, de comprendre ce que ça pourrait signifier. Et J.-B. Pontalis, psychanalyste et romancier, en fait un livre. Il énumère ses souvenirs, non pas avec nostalgie, mais par « amour des commencements », et il ajoute : « Et maintenant, c’est maintenant. Maintenant, c’est hier, aujourd’hui et demain ». Ne pas découper le temps.
De chapitre en chapitre, au moyen de paragraphes numérotés, pour en suivre la progression, ou en suivant un abécédaire, puisque nous avons commencé par apprendre l’alphabet, ou encore en évoquant des récits, des témoignages, il nous fait remonter dans l’avant, le temps de l’enfance, où on n’a pas envie de retomber, mais qu’on porte en soi et que les rêves, parfois, ravivent.
Mais avant, c’était quand ? C’était avant quoi, après quoi ? « Nous voulons être à la fois, tout au long de notre traversée, le même et un autre, différent, renouvelé, un homme ancien et un homme nouveau. »