Il arrive un moment où même un gros malade comme moi manque de motivation pour son péché mignon: le Shark Movie. La faute a toute une série de daubes plus pénibles les unes que les autres, remplies d’images de synthèse approximatives et où il n’y a même plus besoin de caméra sous-marine, finalement tout ce qui se trouve sous l’eau est en full digital. Et l’air de rien, ça fait des années que c’est comme ça, la dernière réussite (Deep Blue Sea, si si, c’est une réussite!) datant de 1999 tout de même. Dix longues années où aucun Shark Movie digne de ce nom ne daigne pointer le bout de son aileron. Finalement, en 2010, le messie tant attendu se profile à l’horizon. Andrew Traucki, déjà responsable avec David Nerlich de l’excellent Black Water (cette fois avec un crocodile) accouche de The Reef, du 100% Made in Australia. Le pitch fait malheureusement penser à Open Water (qui n’est pas mauvais, loin de là , mais côté spectaculaire, on repassera. Sinon, j’aurais bien placé un Red Water pour vous embrouiller encore plus, mais je ne suis pas sadique à ce point-là ). Malgré tout, les premières critiques étant plutôt bonnes, je décide d’acheter pour la sixième fois de ma vie un film sur support original sans l’avoir vu au préalable. Et tout ce que je peux dire maintenant, c’est qu’il y aura surement une septième! ^^
Comme je le disais précédemment, l’intrigue principale se concentre sur des naufragés en plein océan. Sauf qu’ici, c’est pas dans n’importe quel océan qu’ils vont barboter, c’est carrément dans les eaux australiennes! Forcément, ils ne vont pas tarder à se retrouver face au seigneur des lieux: le grand requin blanc. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette rencontre fait d’ores et déjà partie de mes séquences préférées tous films confondus. Une vision un peu floue dans un coin de l’océan, un « truc » qui bouge à la surface au loin, mais il est là , le prédateur. Il se rapproche un petit peu, bien conscient que sa présence se doit d’être remarquée, la peur étant toujours un excellent moyen de marquer ses proies. Là , le petit groupe sait qu’il est là , la panique s’installe. Il commence à tourner autour, s’éloigne, se rapproche. Il n’est plus là . Hop, un aileron qui repasse derrière. Hop, il disparaît à nouveau. Hop, je déchire mon canapé en mille morceaux.
Insoutenable. La première attaque, bien que prévisible, est monstrueuse de réalisme. Hallucinant ce qu’on peut faire avec des images de grands requins blancs prises innocemment et des acteurs qui improvisent quasiment sur la plage! Le making of m’a complétement bluffé, je pensais que l’équipe de tournage s’était tout de même un peu déplacée vers le large, mais pas du tout, ils sont quasiment près du sable, où il y a pied! Andrew Traucki est vraiment un magicien, car si les acteurs sont biens, mais sans plus, il parvient à nous pondre quinze minutes de bonheur, d’une intensité rarement égalée. Dommage que le système a ses limites, car si la deuxième scène de suspense fonctionne encore bien, malgré une petite baisse de régime, la dernière partie laisse un goût de trop peu, sans doute à cause du manque d’images du grand blanc. Bien qu’étant parti quatre jours à la pêche aux images, le réalisateur n’a sans doute pas eu autant de matériel exploitable que pour les crocodiles de Black Water (qui étaient sans doute plus facile à filmer, c’est assez difficile de trouver des fermes de grand requin blanc, même dans ce merveilleux pays qu’est l’Australie
Je me pose encore la question, tiens…
Verdict: 7/10
Soundwave