Depuis, plusieurs décisions de justice ont été rendues contre cette radiation.
La Cour constitutionnelle de Slovénie a jugé deux fois que la révocation de la citoyenneté était illégale: une fois en 1999 et une fois en 2003. Elle a établi que la qualité de résident permanent des personnes concernées devait être rétablie avec effet rétroactif à la date à laquelle elles ont été radiées du registre.
En 2010, la Cour européenne des droits de l'homme a estimé que la Slovaquie avait violé le droit au respect de la vie privée et familiale, ainsi que le droit à un recours effectif d'un groupe de plaignants "effacés".
Un texte législatif de 2010 n'était pas allé assez loin pour répondre aux violations des droits humains dont ces personnes ont été victimes: les autorités n'ont pas rétabli le statut légal de tous les "effacés" et n'ont présenté aucun projet visant à réparer pleinement toutes les injustices commises, et n'ont en particulier rien prévu aucune indemnisation. Sur les 13000 personnes dont le statut juridique n'a pas été rétabli, seul un petit nombre ont déposé une demande en ce sens.
"Il est temps que les autorités slovènes agissent et fassent en sorte que les personnes mises au ban de la société, privées de leurs droits et de leurs papiers retrouvent leur place dans la société", a déclaré Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International. "D'un geste, des personnes se sont vues priver d'accès aux soins de santé et à l'éducation, elles ont perdu leur maison, leur emploi et leurs revenus et ont été confrontées à l'extrême pauvreté et à la marginalisation. Considérées comme des migrants en situation irrégulière, beaucoup ont été expulsées du pays." "Les autorités slovènes doivent rétablir le statut juridique de milliers de personnes radiées d...