1480
J’ai écouté ton silence tout frissonnant d’hiver
Tenté en vain de t’envoyer mes bras par de là l’espace et le temps
Pour un humble réchauffement de ton âme transie
Palpitantes heures où les mots s’enlacent
Dans le secret mal gardé d’étoiles attentives
Elles chuchotent et divulguent tous les secrets
Tentent de se taire mais ne savent
*
Dans le noir léger d’une aube à venir
Tu déposes quelques volutes de plaisir
Une once de désir
Un fragment de fol amour
Tes mots ne sont que sorcellerie
Déposée sur les rives où les cœurs battent
Attelés au chariot d’une poésie inconnue
Tu ne sais ce qu’il sera de ces lignes
Tu t’étonnes de certains envoûtement
Dans l’ombre de ces secrets agencements
Tu entends d’ici larmes de joie ou de peine
Touche du doigt la feuille où se répand le fleuve
Peine à trouver le fil et le laisse dériver
Au plus fin courant qui se glisse en l’esprit
*
Sur la pointe des pieds tu quittes la scène
Où ce joue le drame du bonheur inaccessible
Le rideau tombe en froides brumes
En vents de colère et d’impuissance
Sur les paupières baissées de l’amante
Tu déposes un dernier baiser
Juste avant de te fondre dans l’espace et le temps
Manosque, 4 janvier 2012
© Xavier Lainé, janvier 2012
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