Aveu d’inaction d’une part, parce que le désengagement des pouvoirs publics dans le champ de production et de l’offre culturelles est criant. Perpétuation des inégalités d’autre part, car cette
absence de volonté politique – tant au niveau des moyens que d’un projet global- ne permet pas de rendre accessible au plus grand nombre les lieux de culture et de pratique du sport, ou encore
l’accès à la culture numérique. Ces inégalités sont d’autant plus fortes dans certains territoires et pour certaines personnes, tant l’accès à la culture reste liée à l’origine sociale,
l’environnement familial et le niveau d’éducation des citoyens. Face à ces inégalités, le bilan de 10 ans de droite au pouvoir est avant tout celui de l’inaction.
Un bilan de la droite quasi-nul, compensé par le volontarisme des collectivités de gauche
Le budget de l’Etat consacré à la culture stagne ou régresse ces dernières années, et ce, bien avant le déclenchement de la crise financière en 2008. Pour beaucoup de dirigeants politiques à
droite, la culture est un business qui ne saurait dépendre de l’intervention de la puissance publique. Cette logique libérale a eu pour conséquence la régression des crédits destinés aux
associations oeuvrant dans le secteur socio-culturel et celle des dotations aux établissements culturels ou encore aux collectivités territoriales.
Pourtant ce sont bien ces dernières qui réalisent depuis plus de 20 ans, un effort toujours accru en matière de politique de soutien aux arts et à la culture, palliant ainsi aux manquements de
l’Etat. C’est ainsi que des villes comme Lille, Montpellier, Lyon, Aurillac ou encore Strasbourg ont mené des politiques culturelles ambitieuses visant à attirer des publics diversifiés et plus
nombreux.
Abandon par la droite de l’éducation à la culture et aux arts pour tous
L’enseignement artistique n’a pas été épargné par les différentes réformes menées par la droite sur l’éducation. Les suppressions massives de postes d’enseignants depuis 2007 et la réforme des
programmes scolaires au détriment de l’enseignement artistique (notamment en primaire) vont à l’encontre d’une découverte des arts plastiques dès le plus jeune âge.
Quant à l’accès égal aux livres scolaires pour tous les élèves, il est aujourd’hui fortement remis en cause par l’augmentation de la TVA sur les livres et les produits culturels. L’accès à la
culture reste donc profondément lié à des barrières financières, que les Jeunes avec Hollande entendent dépasser.
Accès aux sites culturels, de l’affichage en guise de politique
Autre promesse du gouvernement non tenue : l’accès aux sites culturels au plus grand nombre.
Les effets d’annonce sur l’augmentation des entrées dans les musées depuis les mesures de gratuité ainsi que la présentation du Pass culture et des tarifs sociaux – déjà prônée dans le programme
présidentiel de 2007 – ne masquent en rien l’accès toujours inégal aux sites culturels. L’offre culturelle publique reste ciblée de façon prioritaire sur un public élitiste, contribuant au
phénomène de reproduction sociale grandissant.
Par ailleurs, les subventions aux politiques culturelles restent insuffisantes et inégales, certains domaines du champ culturel comme le spectacle vivant souffrent aujourd’hui d’un désengagement
de l’Etat.
Une politique purement répressive et rétrograde à rebours de la révolution numérique
De nos jours, l’espace numérique a pris une place considérable dans l’accès à l’information, aux services et aux biens culturels. En la matière, une fois de plus, le gouvernement Sarkozy aura
répondu par la répression : les différentes HADOPI mises en place depuis 2009 creusent chaque jour un peu plus le fossé entre les artistes et la jeunesse de ce pays qui se retrouve criminalisée.
Pour autant, la rémunération des créateurs ni l’éducation artistique ne s’en trouvent aucunement améliorées !
Des attaques récurrentes à la liberté artistique
Depuis quelques années, la droite au pouvoir participe de l’aggravation d’un climat nauséabond pour la liberté de création. Menée bien souvent par les députés de la droite populaire, la fronde
contre certaines oeuvres comme le Piss Christ ou dernièrement les pièces de Roméo Castellucci et Rodrigo Garcia, n’a fait que démontrer l’intolérance de certains élus de notre République contre
la culture ou la laïcité. Depuis les attaques de Nicolas Sarkozy contre l’inutilité supposée de lire les classiques de la littérature comme « La Princesse de Clèves », la droite n’est plus à son
premier dénigrement du monde culturel. Voilà le climat dans lequel a pu évoluer la création depuis 10 ans.
Après dix ans d’immobilisme concernant l’accès à la culture, en 2012, « la culture doit redevenir une priorité politique en France », tel est l’engagement de François Hollande, demandant au
président Sarkozy de revenir en novembre dernier sur la hausse de la TVA sur les produits culturels. Par ailleurs, François Hollande s’engage à revenir sur la loi Hadopi par la création d’une
contribution globale ou en recrutant 60 000 personnels, ce qui favorisera les enseignements culturels et artistiques à travers le service public d’éducation.
Source : Jeunes avec Hollande