Calomnies permanentes, stratégie de tensions, violence verbale sans arguments, projets de société véritablement innovant totalement absents sinon par bribes insignifiantes, manque d’enthousiasme pour les perspectives d’avenir que l’on nous présente et qui ramènent invariablement à cette sécheresse mentale qu’est le point prétendument incontournable de l’austérité, présentée comme un remède alors que c’est justement le nœud de nos maux, tout cela ne peut effectivement que faire fuir, je le comprends très bien. Normal, le menu n’est pas très alléchant, logique qu’il en dégoûte plus d’un(e).
Pourtant, qu’on le veuille ou non, qu’on l’apprécie ou non, qu’on soit de son bord ou pas, nul ne peut soutenir sans mauvaise foi qu’il n’y ait pas quelque chose de nouveau dans ce qui est en train de se passer autour de Mélenchon. Même Elkabbach avec son habituelle mauvaise foi et son esprit partisan n’a pu en disconvenir ce matin, et a du avouer l’impressionnante émulation qu’engendraient ses meetings et apparitions médiatiques, c’est pour dire. Il y a dans ses interventions, grâce à la puissance de feu de ses convictions – qui peut hélas (je le déplore) apparaître à certains comme de la violence – une si grande force de persuasion et un projet de rupture sociétal si structuré qu’ils ne peuvent qu’entraîner de l’enthousiasme et la volonté de croire de nouveau dans l’espérance politique qui avait disparu du discours de cette gauche qui avait mis ce pragmatisme qui n’est qu’abdication au cœur de son action.
Aussi, je ne peux que conclure par ces mots qui je le sais apparaîtront dérisoires parce que perçus comme partisans : faites simplement l’effort de l’écouter, notre candidat du front de gauche, au moins une fois dans votre vie, tentez de dépasser cette impression gênante d’agressivité pour vous concentrer sur la teneur du débat et la qualité des arguments.
Et après si effectivement vous n’êtes pas touchés, pas convaincus, pas même égratignés dans vos convictions personnelles par l’un ou l’autre des arguments comme ceux exposés récemment là pour seuls exemples, alors vous pourrez vous désintéresser pour de bonnes raisons de la politique. Car celle que je vous propose là est source de débat, de réflexion, et non l’occasion de vous asséner des vérités qui ne sont que celles de l’orateur. Je ne perçois pas Mélenchon ainsi, il n’a jamais conçu ses meetings de cette manière, et même ceux qui ne l’apprécient pas ont remarqué sa volonté et sa capacité de faire de ceux ci de véritables rendez-vous d’éducation populaire. C’est bien ce qui explique le succès de ces rassemblements : il ne prend pas ses auditeurs pour des imbéciles.