Comme tous les ans, L'Equipe Mag a sorti le classement des sportifs français les mieux payés. Buzz assuré. Franck Ribéry pointe pour la première fois en tête du classement avec 11,4 millions de revenus annuels (salaires, primes, revenus publicitaires). Il devance le basketteur Tony Parker (11,2), Karim Benzema (11), Thierry Henry (9,2), Eric Abidal (7,5), Samir Nasri (7,3), Sébastien Loeb (7,2), Yoann Gourcuff (6,8), Boris Diaw (6,1) et Patrice Evra (6). Voilà pour le top 10. Un peu plus loin, hors basketteur NBA ou footeux, on ne trouve dans le Top 50 que Jo-Wilfried Tsonga (14e avec 5,5) et Cristobal Huet le hockeyeur sur glace (22e avec 4,2).
Histoire de se situer à l'échelle planétaire, le top 10 mondial est dominé par Tiger Woods (53,5 - il frôlait les 100 millions au sommet de sa gloire), Kobe Bryant (basketteur, 37,8) , Lebron James (basket, 34,3), Roger Federer (33,6), Phil Mickelson (golf, 33,2), David Beckham (28,6), Cristiano Ronaldo (27,1), Alex Rodriguez (baseball, 25), Michael Schumacher (24,3) et Lionel Messi (23,1).
Comme L'Equipe Mag fait du bon boulot, afin de donner un ordre d'idée, il signale que le patron le mieux payé en France est Carlos Ghosn (Renault) avec 9,6 millions d'euros, que le chanteur au top est David Guetta avec 3,2 millions d'euros annuels et qu'au niveau cinéma, c'est Marion Cotillard qui pointe en tête avec 2,35 millions (Dujardin était 2e avec 2,3 mais va probablement passer devant).
Oui les footeux et quelques autres gagnent beaucoup d'argent. Mais ils en génèrent aussi, directement ou indirectement. Le foot est une économie avec ses excès bien entendu. Il crée des emplois là encore de façon directe ou indirecte. Peut-être qu'en le voyant de cette façon et non pas exclusivement comme des mecs avec pour la plupart un QI d'huître qui tapent dans un ballon, cela permettrait d'avancer d'autres arguments pour d'autres pistes de réflexion. Est-il par exemple normal que les municipalités continuent de subventionner les clubs de la façon actuelle ? En Allemagne par exemple, les clubs ne touchent pas un centime des collectivités. Et cela n'empêche pas d'avoir des stades autrement plus modernes et adaptés que nos formations de Ligue 1. Le foot est générateur d'argent. OK, Mais, plutôt que de dire qu'il y en a trop, peut-être serait-il plus judicieux de réfléchir à comment mieux l'utiliser.
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. Un retour sur le hockey sur gazon avec le tournoi de qualification aux Jeux olympiques qui s'est disputé à New Dehli il y a deux semaines. Les Bleus étaient arrivés dans la peau des outsiders. Sans grand espoir si ce n'est celui de créer la surprise du siècle pour aller chercher une qualification pour des jeux olympiques où ils n'ont plus participé depuis 1972 et les JO de Munich. Seul le vainqueur du tournoi regroupant six équipes gagnait le droit de voir Londres l'été prochain. Et le miracle faillit se produire. Auteurs de grosses performances notamment contre la Pologne ou le Canada, les Bleus dirigés par Frédéric Soyez se sont qualifiés pour la finale. A un match du Graal, à un match de concrétiser leur rêve. Mais hélas, l'adversaire du jour était l'Inde, 10e nation mondiale et le pays le plus titré dans l'histoire de la discipline. La marche était cette fois trop haute pour les Bleus qui se sont lourdement inclinés (8-1). Mais ce tournoi peut et surtout doit servir de point de départ pour les prochaines années. Cette place de finaliste qualifiée d'objectif par les dirigeants (là j'ai du mal à comprendre puisque le vrai objectif aurait dû être de gagner pour aller aux JO) prouve qu'il y a quelque chose à faire.
Depuis le temps que je vous parle de hockey sur gazon, pour vous donner une idée de ce que ce sport peut générer comme passion dans des pays comme l'Inde ou l'Argentine, voici la vidéo des highlights de la finale et surtout celle de la finale de la dernière Coupe du monde féminine en Argentine. Franchement, regardez et pas manquez ça (surtout celle des filles) ! Frissons garantis.
Et comment évoquer le hockey sans parler de Christophe Genestet, le père de Tom, Martin et Hugo, trois des joueurs de l'équipe de France présents en Inde pour le tournoi de qualification. Ancien président de Saint-Germain-en-Laye, Christophe est l'une de ces personnes qui m'ont accueilli avec beaucoup de sympathie dans l'univers du hockey. Régulièrement, je recevais ses mails qui me tenaient au courant de l'actualité du hockey sur gazon. Il était un passionné, un amoureux de son sport, un bénévole qui oeuvrait pour faire vivre son club et son sport. Fidèle lecteur de ce blog, Christophe est parti pendant que ses fils disputaient le tournoi. Dur d'apprendre son départ en regardant sur Eurosport 2 les images de ses fils meurtris en train d'entrer sur le terrain. La frétillante moustache de Christophe, son franc-parler et surtout sa passion vont beaucoup manquer au bord des terrains, à tous ses amis et bien sûr à sa famille à laquelle je pense. Salut Christophe !
. Un peu d'histoire du sport encore (c'est pour vous permettre de briller en soirée) avec la commémoration cette semaine des 50 ans des 100 points incrits par Wilt Chamberlain, le 2 mars 1962, à Hershey (Pennsylvanie) lors d'une rencontre entre son équipe des Philadelphia Sixers face aux New York Knicks. Géant de 2,15m et 125kg, Chamberlain a sans doute établi un record inaccessible. En 2006, Kobe Bryant signa certes une feuille de stats à 81 points. Mais au regard du basket d'aujourd'hui, comment imaginer qu'on puisse inscrire 100 points dans un match ? Les records sont paraît-il faits pour être battus... Pas sûr que celui-ci le soit un jour. Ce 2 mars 1962 restera comme une date historique dans la grande Histoire du sport.
Et puisque je suis dans le trail, un grand bravo à Sébastien Chaigneau vainqueur samedi du Trail Transgrancanaria (123km, 11 000m D+), en 12 h 54'. En plus d'être un grand champion, Seb, membre du Team The North Face, est un mec super (une interview de lui sur le blog est prévue dans quelques semaines). Bravo à lui.
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Opération recyclage ou plutôt précyclage puisque la news ne sera en ligne sur mon blog pro que ce lundi avec une chronique consacrée au dressage... Ouh là, ne fuyez pas tout de suite. La chronique pourrait être utilisée pour d'autres sports et d'autres personnages. Elle reflète l'idée qu'en sport, tout peut aller très vite. Dans un sens ou dans l'autre.
Quinzième… sur seize l’été dernier aux Championnats d’Europe à Rotterdam, relégués au-delà de la 100e place dans le classement individuel, la France du dressage semblait avoir sombré. La 6e place par équipes des Jeux olympiques 2008 glanée par Marc Boblet avec Whitni Star, Julia Chevanne avec Calimucho et Hubert Perring avec Diabolo St-Maurice semblait loin. Très très loin.
Dans une société qui réclame des résultats immédiats sans jamais laisser le temps aux choses de s’installer et de se mettre en place (et pas seulement en sport), dans un univers qui a tendance à vite tout remettre en questions et sujet au « y a qu’à » ou au « faut qu’on », le monde du dressage français a sans aucun doute ressenti de gros bourdonnements dans les oreilles (nous y avons contribué, soyons honnêtes). Avant désormais d’entendre des compliments… Le vent tourne parfois très vite.
Et ce tourbillon a été amené par Jessica Michel. Auteur de grosses performances depuis deux semaines au CDI 3* de Vidauban, la jeune femme a offert un quota olympique à la France. Les équipes de France de saut d’obstacles et de concours complet ne seront donc pas seules à évoluer à Greenwich Park, l’été prochain.
Comme d’habitude avec les statistiques et les chiffres, la plus grande prudence est requise. Mais juste pour donner un ordre d’idée, à HongKong, Julia Chevanne avait réalisé 63,250 dans le Grand Prix, Hubert Perring, après un 66,833 dans le GP réalisait 62,680 dans le GPS (25e place) et Marc Boblet affichait 65,640 dans le GPS (23e) après un 66,125 dans le GP. Juste pour fantasmer (ça ne fait jamais de mal), avec 76,100%, son score de la Kür de Vidauban, Jessica Michel serait entrée dans le Top 5 !
Au-delà de cette qualification, on perçoit la mise en place d’un réel mouvement de reconstruction. Sur le terrain sportif bien entendu (le plus important) mais aussi dans d’autres domaines comme la communication avec notamment une newsletter dressage particulièrement bien faite.
Seules madame Irma (et encore…) ou Elisabeth Teyssier (bon, là j’ai des gros doutes) peuvent savoir si tous les initiatives actuelles aboutiront. La fameuse « incertitude du sport » fonctionne dans les deux sens avec parfois de bonnes surprises et d’autres fois des mauvaises. Mais le sport est fait de cycles. Une bonne « locomotive » comme peut le devenir Jessica Michel génère parfois des vocations et enclenche de petits détails qui, mis bout à bout, finissent par apporter des résultats.
S’il serait incongru et surtout prématuré de s’enflammer, permettez-nous de nous enthousiasmer. Pour les gens qui oeuvrent pour la discipline, pour tous ceux qui y croient et apportent leur enthousiasme et leur volonté de (re)construire, et pour vous, les passionnés bien heureux d’apprécier de belles reprises.