Les plus férus de technologies audiovisuelles connaissent bien la VOD.
VOD pour "Video on demand" en Anglais, qu'on traduira aisément par "Vidéo à la demande". Ce système consiste à se connecter sur un site ou une chaine spécialisés afin de demander et recevoir le film de son choix. Ce dispositif technique est sur le point de supplanter les bons vieux videoclubs.
Et lorsqu'on regarde les matches du Top14, on peut légitimement s'interroger sur l'existence d'un phénomène analogue qui frappe les joueurs professionnels, au détriment de nos bons vieux arbitres.
A chaque action litigieuse, à chaque soupçon de jeu déloyal, on entend à présent s'élever des regroupements : "Demandez la video, Monsieur l'arbitre" (cette phrase pouvant connaître des variantes comme "il triche, regardez la video" ou "the video, please Mister referee").
Car les joueurs professionnels connaissent bien leur règlement et savent qu'une bonne sanction après visionnage vaut mieux qu'un marron hasardeux asséné autour d'un regroupement. D'autant plus que ledit marron peut lui aussi être découvert après recourt à la fée video. Bref, une video vaut mieux qu'une partie de mailloche...
Au-delà d'une dérive qui attristera les nostalgiques des parties de rugby dites "à l'ancienne" (on pense aux quelques amateurs qui se repassent le match Toulon - Bègles 1991 en écrasant une larme), le recours quasi compulsif à la video agacera tous ceux qui estiment que l'arbitre est de moins en moins respecté et que la tendance de ce dernier à réclamer la confirmation video de se qui se passe à moins de trois mètres de lui contribue à remettre en cause son autorité.
Sans parler du temps perdu à attendre que l'abitre video délivre son verdict.
On espère qu'avec le temps, les acteurs du rugby professionnel finiront par adopter une attitude raisonnable avec ce nouvel outil certes fort commode mais dont l'abus pourrait être très préjudiciable aux intérêts du rugby.
A défaut, on pourra toujours se tourner vers les bonnes vieilles rediffusions des matches Toulon - Bègles...