à ton rythme,
j'ai tellement besoin de te connaître (...)"
Adolescent sans problème, Léo découvre par hasard que sa mère, Claire, est secrètement en contact avec son père qui a disparu après l'avoir mise "en cloque". Depuis seize ans, celui-ci n’est pour Léo qu’un américain examiné inlassablement sur une photo de groupe, unique souvenir des deux mois que Claire a passé à travailler aux Etats Unis à vingt ans.Les repères de l’adolescent s’effondrent brusquement, se sentant trahi par sa mère qui ne savait tout simplement pas comment lui annoncer que son père était en prison dans les couloirs de la mort.
Soutenu par ses amis Yannis et Esther qui « lui donnent des ailes, (et) l’entrainent dans des sphères de la vie auxquelles il n’avait pas accès, jusque là », Léo décide d’écrire à son père, Benjamin, amorçant ainsi une relation épistolaire avec lui. Sur le ton de l’honnêteté, évoquant des situations souvent dures et crues, leurs liens se tissent progressivement "d'un mur à l'autre".
Dans une écriture qui est sans jugement, Fred Paronuzzi redonne une voix à ceux qui la perdent, à travers un regard net qui leur octroie le droit au repentir. L’auteur nous murmure entre les lignes que l’espoir d’une existence réside aussi dans la beauté et le miracle (parfois) des relations, familiales, amoureuses et amicales, et dans la façon dont on les construit aujourd’hui, demain restant une lueur incertaine.
Mon père est américain
De Fred
Paronuzzi,
aux éditions Thierry Magnier, 2012
Illustration de couverture par Alfred