Les légendes d’Auvergne, et de toute autre région d’ailleurs, se transmettaient autrefois lors de longues veillées d’hiver. Maintenant il y a la télévision et Internet, alors finies les veillées en famille à écouter telle ou telle histoire. Cependant, ces légendes perdurent grâce à de nombreuses personnes… écrivains, conteurs, animateurs etc. Je connais d’ailleurs une bonne fée qui n’a pas son pareil pour conter de belles histoires… mais il s’agit là d’une toute autre façon de partager ces merveilleuses légendes en les associant à la musique et au dessin sur support vidéo. C’est ce travail d’André Agier que je souhaite partager dans cet article.
Légendes d’Auvergne par André Agier
La Cloche engloutie d’André Agier fut une découverte… une autre de ces légende d’Auvergne qui m’était inconnue pas et que j’ai pris plaisir à écouter !
Légendes d'Auvergne par André Agier
André Agier m’a contactée il y a quelques jours par le biais d’un blog que je croyais mort… ce fut une belle surprise dans tous les sens du terme. Ne le connaissant que depuis quelques jours, je lui ai demandé de m’écrire 2 ou 3 mots pour accompagner mon article… les voici :
“Je suis issue d’une culture paysanne d’un autre siècle, les gens avec qui j’ai grandi ne m’ont enseigné que peu de choses, et j’ai eu très tôt le sentiment de faire parti d’un monde qui marchait à coté de ses galoches, aussi très vite lassé des choses courantes, et au fil d’un long apprentissage d’une existence qui ne me convenait pas, je me suis tourné vers des occupations que qui me semblaient plus noble, et qui convenaient mieux à mon esprit d’enfant sauvage. Ainsi je suis devenu musicien, auteur compositeur, et des tas d’autres métiers….
Je suis toujours émerveillé par les volcans qui m’ont vu naitre, j’ai tenté à plusieurs reprises d’écrire à ce sujet, j’ai utilisé la photographie et la peinture, jusqu’au jour où je suis tombé sur ce bouquin d’Henri Pourrat, à travers cette écriture j’ai retrouvé des parfums qui m’étaient familiers, mais à la première lecture je restais sur ma faim, quelque chose ne collait pas, j’ai donc lu à haute voix et là le conte s’est révélé de lui-même comme une écriture à part, un conte doit être conté, raconté, partagé, contrairement à un livre de chevet qui lui nous demeure intime.
J’ai donc tenté de créer un climat approprié pour “La cloche engloutie” en m’inspirant de la réalité de la vie de l’époque, à l’aide de dessins à main levé. Un tel conte selon son interprète, pouvait tout aussi bien être synonyme de crainte comme de bonne augure. C’est cela que j’ai voulu reproduire, il n’y avait pas toujours de la musique les soirs de veille, aussi je me suis permis d’improviser quelques notes de piano et de guitare et comme je ne suis pas conteur, j’ai du m’y reprendre à plusieurs reprises pour extraire ce texte et lui donner une forme de vie originale, celle d’une histoire parmi tant d’autres, histoire d’hommes et de femmes qui cultivaient le gout de l’extravagance, comme ils cultivaient la terre aride des Combrailles, se soulageant ainsi du labeur par un sens inné de la farce.
La cloche engloutie demeure, et la légende folâtre librement par de-là les montagnes noires à l’encontre d’autres contes fantastiques, elle s’ébroue et prend racine comme un souffle nécessaire à l’élégance de l’existence. Comme une nuée d’étincelles dans un ciel sans lune, c’est une parole perpétuelle qui se transforme au gré des vents et des générations, Comme un rêve inachevé, partagé et enrichie par tous, toutes cultures confondues, jusqu’à l’improbable aboutissement d’une quelconque morale.
Comme quoi, la clef des songes ne se trouve pas toujours à l’endroit où on l’a laissé…”
MERCI André et j’espère découvrir d’autres légendes d’Auvergne !!
Pour en savoir un peu plus sur André Agier, jetez un oeil à son site en cliquant ICI !