Saison 3, épisodes 9 à 18 // 4 910 000 tlsp.
Merveilleuse saison 3 de Parenthood. Indiscutablement. La meilleure de toutes, jusqu'ici. Je n'en reviens pas. Je ne pensais vraiment pas qu'un jour, les Braverman réussiraient à me faire autant pleurer que les Walker... Si la plupart des épisodes étaient de très bonne facture, trois plus particulièrement sont sortis du lot : le road-trip de Zeek, Camille et toute la famille, qui était drôle, déchirant -Zeke n'avait jamais été aussi émouvant- et dépaysant grâce à toutes ces belles vues de la ravissante Californie; et puis les deux derniers épisodes, extrêmement denses, et beaux, et vrais... et plein d'espoir, malgré les nouvelles batailles qui s'annoncent.
Les scénaristes ont d'abord été très forts pour transformer certaines intrigues assez casse-gueule en de belles réussites. Je pense avant tout au baiser qu'Adam a échangé avec la jeune secrétaire de la luncheonette dont j'ai oublié le prénom (mais pas le visage, elle était vraiment superbe). Tout portait à croire qu'ils fonçaient droit dans le mur. Mais, en recentrant le problème sur Kristina, ils s'en sont sortis comme des chefs et ont fait preuve de sagesse. Une vertue que peu d'auteurs de séries télé possédent finalement. Savoir s'arrêter au bon moment, ça fait toute la différence dans une série comme Parenthood, qui se veut crédible et proche de la "vraie vie". Et puis même quand ils ont poussé le bouchon un peu trop loin, grâce à d'excellents dialogues et beaucoup de subtilité, ils sont parvenus à nous convaincre. Je pense surtout à la vitesse avec laquelle le couple Crosby/Jasmine s'est reformé, et les conditions qui allaient avec, jusqu'à leur mariage organisé avec une rapidité hallucinante. Ce n'était sans doute pas très crédible, pour le coup, mais vraiment trop mignon pour que l'on puisse permettre de se plaindre ! Le cas de leurs conjoints respectifs du moment a été balayé un peu trop facilement à mon goût, mais ce n'est pas comme s'ils avaient été si attachants que ça. C'est un peu le (seul) problème de la série en saison 3 : elle n'a pas su donner beaucoup d'envergure à certains personnages de passage. Même Amy, la petite amie de Drew, aussi mignonne soit-elle, aurait peut-être mérité que l'on se penche davantage sur son cas. On ne la connait pas vraiment. Le patron de Kristina et crush d'Amber, même sanction sauf que lui, on a même du mal à le trouver vraiment sympathique et séduisant. Il y a quelque chose qui sonne faux chez lui, mais je ne sais pas si ça vient de l'acteur ou du rôle...
En même temps, je dis ça mais Mark et Zoe, deux personnages pourtant secondaires, ont totalement volé la vedette à certains qui sont pourtant principaux. Je ne vais pas vous dire à nouveau combien je trouve Jason Ritter craquant dans ce rôle, combien il est parfait et combien j'ai envie de frapper Sarah parfois pour ne serait-ce qu'émettre une embryon d'intention de s'en séparer ! Clairement, dans le final, cette histoire de bébé n'a servi que d'accessoire pour mettre le couple en péril, non pas pour des raisons créatives mais bien plus terre à terre : Jason Ritter sera le héros de County, la nouvelle production de Jason Katims, papa de Parenthood et Friday Night Lights, donc au cas où le pilote serait pris, il fallait une sortie de secours pour Mark. Pas sûr que ça puisse faire l'affaire. Je suis bien embêté en tous cas : j'aimerais bien que County voit le jour mais Parenthood sans Mark, ça me rend triste. Dur... A noter d'ailleurs que Michael B. Jordan (Alex) et Rosa Salazar (Zoe) font également partie de la distribution ! Et Zoe alors ? La série pourra bien sûr continuer sans elle mais elle a beaucoup apporté aux intrigues de Julia et Joel. Beaucoup apporté, et beaucoup repris aussi en décidant de garder son bébé. Au tout départ, je trouvais cette histoire convenue et je pensais vraiment que cela se terminerait par un happy-end pour le couple malgré les doutes, bien normaux, de la jeune fille. Mais, petit à petit, les événements sont devenus imprévisibles et j'ai vraiment adoré toutes les scènes sur le sujet. Elles étaient tellement bouleversantes à chaque fois... Erika Christensen a enfin pu prouver qu'elle avait autant de talent que ses comparses et Rosa Salazar s'est révélée. Elle a été géniale ! Bien sûr, Joel était formidable aussi et un peu moins en retrait que d'habitude.
Haddie a été peu présente dans cette deuxième partie de saison. C'était une bonne idée de faire reposer le personnage. Je ne sais pas du tout comment son départ à l'université va être traité mais les scénaristes trouveront bien un moyen, j'en suis sûr, de faire de ses apparitions, même rares, de grands moments. Et puis c'est souvent soit le tour d'Haddie, soit celui d'Amber. Amber avait été discrète en début de saison, c'était à elle de prendre un peu plus la parole. J'ai préféré ses intrigues de la saison précédente mais dès que les scénaristes se penchent sur son cas, ils font de toute façon des merveilles. Mae Whitman n'est évidemment pas étrangère à cela. J'aurais adoré la voir lorgner du coté des femmes, pour changer, mais l'homosexualité -ou la bisexualité- n'est apparemment pas un thème que Parenthood souhaite aborder. Camille n'a pas eu son heure de gloire mais je suis maintenant en paix avec cette mère de famille dont j'ai longtemps regretté la passivité voire l'inexistance. J'ai compris qui elle était. J'ai compris ce que les auteurs voulaient faire d'elle. Une VRAIE mère. Pas une mère de télévision, qui gigote dans tous les sens, qui intervient dans toutes les affaires de ses enfants, qui étouffent... Attention, je ne renierai jamais Nora Walker, une mère formidable à sa manière. Mais je sais que ma propre mère ressemble beaucoup plus à Camille Braverman, et c'est une femme bien.
// Bilan // Les séries qui se bonnifient avec le temps sont très rares. Parenthood a prouvé, avec son excellente troisième saison, qu'elle faisait partie de celles-là. Elle coule des jours heureux sur NBC, sans faire de vagues. Espérons qu'elle puisse continuer sur sa lancée. Les Braverman ont encore plein de choses à nous dire...