Mon billet précédent sur François Asselineau et l'UPR amène pas mal de commentaires, sur le thème il est gentil votre candidat mais il n’a aucune chance. J’y réponds dans un nouveau billet.
Ai-je imaginé une seconde que François Asselineau avait une chance pour 2012 ? Non. Il s'agit donc clairement d'un billet un peu promotionnel, c'est entendu.
Reste que l'UPR progresse, et que je pense que la seule chose qui la sépare d'un NDA (que j'aime bien par ailleurs, même s'il ne donne pas une impression de cohérence suffisante) c'est un peu de temps.
Peu importe le niveau des indicateurs évoqués précédemment, ce qui compte c'est qu'ils sont orientés à la hausse et qu'ils permettent de penser qu'un moment pas très lointain arrive où Asselineau sera présent dans le débat national, au-delà des quelques médias qui s'enhardissent à parler de lui aujourd'hui.
Sans parler de la sympathie que j'ai pour lui - mon « chouchou » a-t-il été écrit en commentaire ! -, je crois extrêmement important qu'un parti se positionne sur l'Europe sans calculs.
Je comprends fort bien les propos de Gérard Couvert, qui ne souhaite pas effrayer des électeurs trop endoctrinés par des années de propagande de type "l'Europe c'est la paix". Mais si personne n'explique que cela est faux et qu'il est possible et souhaitable de sortir de l'Europe, qui le fera ?
Rocard est à deux doigts de l’expliquer dans une interview récente à Libé. Mais s’il n’a pas abandonné son acuité générale, sur l’Union européenne en particulier il est aveugle. Lisons-le sur la question iranienne : « Libération : En matière de politique étrangère, quelle est votre grande inquiétude ?
Michel Rocard : Personne ne regarde le grand Moyen-Orient. Nous avons une stratégie américano-anglaise, acceptée par les autres, et notamment par nous, de torpiller toute possibilité de discuter sérieusement avec les Iraniens. Et même de faire un peu de provoc de temps en temps. Comme s’il s’agissait de préparer une situation de tolérance rendant acceptable une frappe israélienne. Dans cette hypothèse, la guerre devient une guerre irano-syrienne soutenue par la Chine et la Russie, comme on le voit à l’ONU, contre en gros l’Occident et ses clients. Et l’Europe se tait. C’est une affaire à millions de morts, l’hypothèse étant que ça commence nucléaire. Je connais bien ces dossiers et je n’ai jamais eu aussi peur. »
Qui est ce « nous » qui a une stratégie américano-anglaise, si ce n’est la France dans l’Union européenne ? Demain l’Europe ce sera peut-être la guerre ne nous dit pas Rocard. C’est son point aveugle. Mais il dit clairement que la guerre n’est pas loin et que la France engluée dans l’Union ne la dénoncera pas. Vous avez entendu un candidat en parler dans le cadre de la présidentielle ? je viens de lire au contraire que le PS souhaite que la France reste dans l'OTAN.
Si personne ne dit clairement que l’Europe c’est la ruine et la régression sociale, qui le dira ? Peut-on dire clairement que l’Union européenne nous est profondément dommageable et appeler encore à une « Autre Europe » ? Je ne le crois pas et il est primordial.
Peut-être que Hollande ou Sarko sont parfaitement conscients des dégâts de l'Union européenne, et sont, comme Merkel, à attendre que le truc explose de lui-même – c’est d’ailleurs une ambiguïté sur laquelle joue spécifiquement Marine le Pen : on ne sait jamais si elle souhaite positivement sortir de l’euro ou si elle proclame très fort que l’euro va forcément éclater en évitant soigneusement de dire si elle y sera pour quelque chose. Rajoy, en Espagne, est en train de se rendre compte que les politiques de rigueur délirantes imposées par l’Union –du bayrouisme à grande échelle -, sont simplement intenables et a décidé de faire du Mélenchon : refuser d’appliquer les règles européennes sans remettre en question le principe de l’Union.
Ce que je souhaite souligner par là c’est que le raisonnement « on est bien conscients des problèmes de l’Union mais on ne peut pas remettre en cause l’ensemble du système » est celui de tous les partis aujourd’hui, sauf de l’UPR. Le M’PEP, avec son procès de l’euro, commence à évoluer vers un travail de fond sur les travers de la monnaie unique, pas encore de l’Union européenne.
C’est pour cela, parce que l’UPR est unique, que je tiens à faire quelques efforts de promotion, malgré en effet l’ampleur de la tâche.
Il est important, vital pour la démocratie, qu’au moins un parti puisse dire, sur un sujet essentiel, ce que je crois être la vérité : l’Union européenne est une mécanique infernale que nous devons déconstruire. Et au moment où l'échec du projet amène à des conséquences d'ampleur historique (crise économique d'ampleur comparable aux années 30, guerre au Moyen-Orient), il faut que des leaders politiques sortent du discours rassurant, des imprécations stériles et du débat de chiffres pitoyable pour se porter à la hauteur des enjeux du moment. L'UPR y est. Un peu seule.