Ballade des pendus de François Villon

Par Mango
Après la lecture de la BD:  Je,  François Villon de Luigi Critone d'après Jean Teulé(ICI),  j'ai senti le besoin de relire un des poèmes les plus forts du poète dont le père a été pendu à sa naissance et peut-être lui-même également.
Frères humains qui après nous vivez
N'ayez les coeurs contre nous endurciz,
Car, se pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tost de vous merciz.
Vous nous voyez cy attachez cinq, six
Quant de la chair, que trop avons nourrie,
Elle est pieça dévorée et pourrie,
Et nous les os, devenons cendre et pouldre.
De nostre mal personne ne s'en rie :

Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre!
Transcription en français moderne 
Frères humains qui après nous vivez,
N'ayez pas vos cœurs durcis à notre égard,
Car si vous avez pitié de nous, pauvres,
Dieu aura plus tôt miséricorde de vous.
Vous nous voyez attachés ici, cinq, six:
Quant à notre chair, que nous avons trop nourrie,
Elle est depuis longtemps dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poussière.
De notre malheur, que personne ne se moque,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!
Suite de la Ballade Ici   (Brueghel le Vieux: La pie sur le gibet. (1568), Fresque de l'église Sant'Anastasia à Vérone. )