D'après le Spiegel de ce week-end, Angela Merkel, Davide Cameron, Mario Monti et Mariano Rajoy se sont concertés et entendus pour ne pas recevoir François Hollande pendant la campagne électorale, choisissant ainsi, au rebours des usages internationaux les mieux respectés, d'intervenir directement dans la campagne électorale. On peut imaginer qu'ils l'ont fait à la demande expresse de Nicolas Sarkozy et sous l'impulsion d'Angela Merkel qui s'est la première engagée en faveur du Président sortant. Le motif avancé est qu'ils qu'ils veulent sauvegarder l'accord européen que François Hollande dit vouloir renégocier. Reste qu'il s'agit d'une drôle de manière de défendre l'Europe. S'ils voulaient apporter des munitions à tous ceux qui dénoncent le déficit démocratique de la construction européenne, ils ne s'y prendraient pas autrement. Après avoir imposé leur gouvernement aux Grecs et aux Italiens, voilà qu'ils voudraient nous imposer leur candidat. C'est naturellement inadmissible et imbécile : croient-ils une seconde que cela va faciliter l'élection de Nicolas Sarkozy? ou convaincre François Hollande de changer de posture?
Espérons que les protestations que ce comportement va susciter dans les jours qui viennent tant en France qu'ailleurs en Europe leur permettront de trouver quelques heures pour recevoir celui que tous les instituts de sondage annoncent comme le prochain Président de la France.