Chanson originale de l’année :
Sont en compétition
- Laurent Voulzy, Jeanne. Laurent Voulzy, pour son album Lys & Love, a voulu mêler sa pop céleste à des accents médiévaux. Honnêtement, cela ne change pas grand-chose au style adopté depuis plus de trente ans par le Guadeloupéen. Mais, personnellement, étant fan absolue, je ne resterai pas objective, même si cela manque cruellement d’originalité, après 10 ans sans album original. Tant pis, je t’adore et je t’idolâtre, Laurent XoXo.
- Mika, Elle me dit. Ho *Seigneur* ! Déjà la mélodie rentre monstrueusement dans la tête – petit souvenir d’un jour où ma Siamoise m’a pourri la tête avec cette chanson. Mais en plus, il chante faux. Mais faux. Pire que Lana au SNL. Alors, certes, c’est le genre de truc que j’écoute pour évacuer la pression. Certes, pour un artiste anglais, le texte français n’est pas trop lénifiant. Mais non, je ne suis pas convaincue.
- Jean-Louis Aubert, Puisses-tu. Encore un vieux briscard de la musique qui a du mal à se renouveler, mais qui est revenu l’an dernier avec l’excellent Roc Eclair. Déjà, Demain sera parfait était sélectionné aux Victoires l’an dernier. Preuve de la vitalité de cet album. Là non plus, je ne suis pas objective : j’adore ce que fait Jean-Louis Aubert, depuis Téléphone. Et pour l’avoir déjà vu sur scène, je sais la valeur de l’artiste…
- Camille, L’étourderie. J’ai du mal à la suivre depuis Le fil. Mais notre Björk made in Claquos s’est vraiment surpassée avec Ilo Veyou. Décidément, le Moyen-Âge inspire la variété française en ce moment. Ce n’est pas pour me déplaire. Et petit bonus : une petite reprise très inspirée de Wanna be startin something du grand Michael. Très très très très très très joli. Mais très très très très très très perché, donc ça m’étonnerait qu’elle ait beaucoup de votes du public, à mon grand désespoir.
Le lauréat est : Laurent Voulzy. Je suis très contente. Dès demain, j’achète Lys & Love, en grande fan. Et, grand prince avec sa veste velours et sa chemise à jabots, il remercie d’abord ses concurrents. Franchement, Laurent, XoXoXo.
Frédéric Mitterrand est juste à bloc. Ca va nous manquer d’avoir un Ministre de la Culture avec autant d’enthousiasme dans les cérémonies. Par contre, Philippe Val fait la gueule. Vu certaines audiences de France Inter, on ne se demande pas pourquoi.
De temps en temps, dans la soirée, Thomas VDB fait certains petits sketches dans les coulisses. Thomas VDB, c’est celui dont mon cher Tiny, à l’époque où l’amour nous réunissait, me disait un jour de Fête de la musique présentée par icelui : Mais qui c’est, ce connard ? Depuis, il a été récupéré par France Télévisions pour animer des émissions musicales tard le soir, donc je ne saurais dire son niveau.
La vaaache : Ils ont déguisé Alessandra Sublet en chou, car Contrairement à Lady Gaga, moi je suis végétarienne. Décidément, cette soirée se passe sous le signe du LoL.
Spectacle musical/Tournée/Concert
Sont en compétition : Catherine Ringer en solo après les Rita Mitsouko (et c’est toujours aussi chouette)/Stromae toujours aussi génial qui reprend le Putain Putain d’Arno avec l’intéressé/HF Thiéfaine, notre Arno sans l’accent flamand maintenant que Bashung n’est plus. Et honnêtement, je trouve qu’effectivement, on ne parle pas assez de lui. Parce que ça, Madame, c’est du texte français !/ Jean-Louis Aubert, normal, quoi.
Meilleur clip
Sont en compétition : Kiss me forever de Julien Doré/French Cancan d’Inna Modja/Raelsan d’Orelsan/La Seine de Vanessa Paradis et M
Hommage à Dalida, disparue il y a 25 ans. C’est bien, ça ajoute la touche de glauque inhérente à toute cérémonie fleuve à la française. Surtout qu’ils passent des extraits de remixes de ses titres et les reprises qu’elle a faites. Hommage très plat, par conséquent.
C’est la pub sur TF1, vas-y, donne tout ce que t’as. En fait, les dealers de Delarue fournissent toujours France 2. C’est ce qu’Alessandra Sublet nous prouve en direct. Parce que, par rapport à Marie Drucker l’an dernier, la présentation est vraiment survoltée. On dirait une cérémonie des Césars période Chabat-Baer.
Passage obligé par The Artist qui a quant même trusté toutes les cérémonies mondiales cette année. Mais attends… Alessandra Sublet fait des claquettes enceinte ?!!!! Bon, si elle a envie de perdre les eaux en public, c’est son droit après tout…
Révélation scène
Sont en compétition : Skip the Use, à mon sens la révélation de ce début 2012, depuis que je les ai découverts sur Ouï FM. C’est vrai que Ghost est une bête de chanson comme on n’en a pas produit en France depuis un petit bout de temps. En plus, ils foutent un bordel monstre sur la scène… Vraiment, faut les suivre/Imany, qu’Alessandra Sublet présente la Tracy Chapman à la française, fiat. En tout cas, l’orchestration de son tube You would never know est particulièrement belle ce soir et met en valeur la voix mezzo puissante de la dame. Et au passage, un petit clin d’œil à Don’t let me be misunderstood./Brigitte. Ladies Room adore. Ma cousine les a vues en concert et elle adore. Ma sœur a leur album et elle adore. Je réclame une ITW à Ladies Room parce que j’adore. Juste j’adore. Vous aurez compris./Alexis HK, celui des quatre que je connais le moins. Physiquement, on dirait Mark Ronson qui a pris quelques kilos. Musicalement, j’ai un peu de mal. Mais au niveau du texte, c’est plutôt bien écrit, raison pour laquelle je pourrais m’intéresser durablement à un artiste.
DVD Musical
Sont en compétition : Indochine/M/Christophe Maé/Raphaël
Le lauréat est : M. Comment dire : depuis 10 ans, si M n’est pas récompensé, ce ne sont pas des Victoires de la Musique en France. En même temps, c’était ça ou Christophe Maé. Laurent Thessier, réalisateur du DVD, rajoute une petite touche d’humour : Faut marquer sur la récompense : A gagné contre Jacques Audiard (réalisateur du DVD de Raphaël, NDLR).
Petit passage humoristique avec François-Xavier Demaison, qui joue le coach cassant… Mouais, ce n’était pas forcément nécessaire. Et retour sur scène d’Alessandra Sublet déguisée en sumo. C’est pas beau de se moquer des femmes enceintes, sérieux.
Album de musiques urbaines
Sont en compétition : Autopsie vol. 4 de Booba/Egomaniac de JoeyStarr/La Fouine vs Laoui de La Fouine/Le chant des sirènes d’OrelSan
Album de chansons
Sont en compétition : Blonde de Cœur de Pirate. J’ai toujours autant de mal avec son timbre nasillard. Heureusement, elle n’est plus dans le trip piano-voix, et ça lui va tellement mieux. Enfin, elle peut poser son timbre et c’est très très très joli/Ilo Veyou de Camille/Ring & Roll de Catherine Ringer/Suppléments de mensonges de HF Thiéfaine
Petit hommage à Barbara avec Raphaël, Zaz – mais qu’est-ce qu’elle fout là, encore ? – et Jean-Louis Aubert. Petite respiration au bout de deux heures de cérémonie. En même temps, on n’en est qu’à la moitié. Je plains à ce moment précis Alessandra Sublet qui est obligée d’avoir ses pauses-pipi réglementées par le direct. Et on dira après ça que les femmes, surtout enceintes, ne sont pas courageuses.
Mais putain, c’est quoi ce T-Shirt ? Ah oui, c’est pour présenter la nouvelle catégorie…
Album rock
Sont en compétition : Trafalgar d’Archimède/So much trouble d’Izia/101 de Keren Ann (?)/The Geeks and the Jerkin’s socks de Shaka Ponk/
Musiques du monde
Sont en compétition : Cantino paradise de Jehro/Toutékalé de Magic System (!)/Un univers en marge de Titi Robin/Tassili de Tinariwen
Le marronnier des cérémonies, sur fond d’Ave Maria de Schubert by Maurice André : L’hommage aux disparus. Déjà, très réactives, les Victoires cette année ont honoré Gérard Rinaldi, mort hier. C’est vrai que Merci patron restera pour toujours un des moments du lyrisme à la française. L’honneur est également sauf pour DJ Mehdi. Normal.
Au moment du lancement : Tiens. Un épisode de Plus belle la vie. Humour ^^
Album de musique électronique/dance
Sont en compétition : Parker Street de General Elektrics/Nothing but the beat de David Guetta/Audio Video Disco de Justice/Living on the edge of time de Yuksek
Hommage à Michel Berger avec Nolwenn Leroy (crise d’acné en direct. Non, elle a beau être Bretonne elle aussi, j’ai beaucoup de mal à la supporter) et Alain Chamfort (trop rare, lui par contre) sur Quelques mots d’amour. Ensuite Isabelle Boulay et Julien Clerc sur Le chanteur abandonné : sublime duo de chèvres. Enfin, Amel Bent et Corneille sur La groupie du pianiste. Pardon, Michel. J’ai l’impression que les hommages qu’on te rend 20 ans après ta mort sont vains et surtout inutiles.
Artiste féminine
Sont en compétition : Nolwenn Leroy. *Seigneur*. Comme je le disais tout à l’heure, ce n’est pas parce que c’est une compatriote que je vais me réjouir de son succès. Dommage pour elle aussi, je ne porte pas non plus Alan Stivell dans mon cœur. Heureusement, l’orchestration de Tri Martolod rattrape le coup. Merde, elle s’est même mise au violon o_O./Camille/Catherine Ringer/Zaz. *Seigneur* encore. Même si c’est Raphaël qui lui a écrit sa chanson, elle réussit à en faire quelque chose de criard et d’insupportable.
Petite session ego trip d’Alessandra Sublet où elle s’imagine Nana Mouskouri en duo avec Claude François… Après plus de trois heures de cérémonie, ça passe tout seul.
Artiste masculin
Sont en compétition : Julien Clerc, 45 ans de carrière tout de même. La chèvre la plus classe de France fait encore la nique à tous les petits jeunes. Je pense que cette année, à l’image de Laurent Voulzy et Jean-Louis Aubert, certains appliquent déjà l’éloignement de l’âge de la retraite. En même temps, ils auraient tort de se priver, ils tiennent encore très bien la route./Thomas Dutronc. Il aura mis le temps, mais il aura réussi à complètement écraser ses parents, pourtant mythiques, du paysage musical. Belle performance, même s’il fait de plus en plus penser à son papa./Benjamin Biolay. Depuis La Superbe, on peut dire qu’il a enfin la reconnaissance du public, même s’il a toujours cette image du bobo parisien imbu de lui-même, même s’il est Lyonnais. Mais au moins, maintenant, on sait qu’il ne chante pas trop mal. Mais qu’est-ce qui lui prend ? Il présente ses zikos, wuuuuuhuuuu !/HF Thiéfaine
Révélation du public
Sont en compétition : L. Je ne la connaissais pas. Et bon, je n’accroche pas pour l’instant. La voix est jolie, mais bon, ce n’est pas fulgurant. Je crois que son timbre légèrement nasal n’est pas seyant à mes oreilles./Inna Modja. Alors elle, elle m’agace profondément. Bon, son côté Patti Labelle est rigolo, mais pénible. Nan, franchement, French Cancan me sort par les trous de nez. En gros, Inna Modja, c’est une bonne idée au départ, mais tellement gâchée./Brigitte/OrelSan
Bref, cette année a été marquée par le retour à l’ancienne formule. Il n’y a pas eu donc deux cérémonies de 2h30, mais une seule cérémonie de 3h30. Malgré son état, et quelques petites longueurs inhérentes aux cérémonies à la française – meublage, problèmes techniques, blagues pas drôles –, on peut dire qu’Alessandra Sublet a dynamité de façon positive cette cérémonie des Victoires. Ca nous change de Marie Drucker et de son enthousiasme surjoué.
En ce qui concerne le palmarès, j’en suis extrêmement contente. Normal, il correspond à mes goûts musicaux et à l’idée que je me fais de la variété française cette année. A savoir que ce ne sont pas les chansons qui auraient pu concourir aux NRJ Music Awards qui ont été récompensées, mais ce qui peut se faire de plus représentatif de la création de qualité en France. Mis à part un petit WTF pour Jehro – non, ce n’est pas que je n’aime pas, mais Musiques du monde, quelle idée – et des prestations un peu agaçantes – vous aurez aisément deviné lesquelles –, je reste satisfaite des lauréats. Et surtout, je constate agréablement qu’à part pour la catégorie Album rock, chaque catégorie n’avait pas de gagnant désigné à l’avance et que plusieurs nommés pouvaient à chaque fois prétendre honnêtement à la récompense. Preuve d’une très bonne sélection.
Rendez-vous l’année prochaine, pour vérifier si la création musicale en France est toujours aussi qualitative.