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A Paris pour quelques jours j’ai visité, une nouvelle fois ,l’Institut du Monde Arabe d’autant qu’il vient d’être entièrement rénové. En dehors de la collection permanente qui contient de fort beaux objets anciens (manuscrits, tapis céramique et autres bijoux) il y a , en ce moment, une exposition temporaire qui ne pouvait que m’intéresser, intitulée: "Dégagements:La Tunisie un an après."
Il y a là exposé des œuvres récentes inspirées par la Révolution de décembre-janvier 2011 aux jeunes artistes tunisiens et l’on se rend compte, comme on s’en rend compte sur les réseaux sociaux, qu’il y a une effervescence extraordinaire tant dans les discussions que dans les arts graphiques.
Je dois dire que les textes qui accompagnent les œuvres et qui sont de chacun des artistes sont très intéressants. Je ne peux mettre ici des photos puisqu’il était interdit d’en prendre dans le musée mais je voudrai simplement évoquer quelques œuvres parmi toutes celles exposées et qui sont toutes originales.
Ainsi Wassim Ghozlani expose 48 photographies tirages numériques sur aluminium et son texte de présentation est axée sur le fait que l’on ne connaissait réellement que la Tunisie de la côte avec ses banlieues chics mais pas la Tunisie profonde ,celle qui a contribué grandement à la révolution et c’est celle là qu’il présente.
Patricia Triki expose aussi des photos sous le titre « Check points 2011 » et qui représente la façon dont les tunisiens ont protégé leur quartier pendant la période .
Il ya ,aussi, une grande toile de Nabil Saouabi intitulée: « Le peintre et les bâillonnés » sur laquelle on voit entre autre la fameuse scène de Bouazizi sur son lit d’hôpital recevant la visite de Ben Ali.
Il y a bien d’autres œuvres et toutes mériteraient d’être citées.
En sortant de cette exposition j’ai simplement formé le souhait que tous ces jeunes créateurs puissent conserver leur liberté dans la prochaine Tunisie et que l’on leur dise pas ce qui est « h’ram » (illicite) et « h’alal » (licite) car l’art se nourrit que de liberté et cette exposition en est la preuve.