« Il poussa la porte qui donnait sur la balustrade et le jardin de derrière et il vit soudain l'ombre de sa femme morte qui se tenait à ses côtés. Ils marchèrent sur la pelouse.
Il se prit de nouveau à pleurer doucement. Ils allèrent jusqu'à la barque. L'ombre de Madame de Sainte Colombe monta dans la barque blanche tandis qu'il en retenait le bord et la maintenait près de la rive. Elle avait retroussé sa robe pour poser le pied sur le plancher humide de la barque. Il se redressa. Les larmes glissaient sur ses joues. Il murmura : - Je ne sais comment dire : Douze ans ont passé mais les draps de notre lit ne sont pas encore froids. »
_______________________
(lu en aôut 2011, la chronique a un peu tardé je l’avoue...)
Voici un des quatre livres que propose le programme de Terminale L 2011/2012. Autant dire tout de suite que ce programme est loin de me satisfaire vraiment, car je n’ai vraiment vraiment vraiment aimé aucun des quatre livres... Hélas...
Tous les matins du monde est tout de même celui que je préfère. Très court, il se lit facilement, s’appréhende comme une chanson et j’avoue que je me suis laissée bercer par la musique très présente dans le récit. Le style est fluide et j’ai apprécié les références musicales ou artistiques qui donnent de la couleur et de la vitalité à l’histoire.
Les personnages sont assez intéressants et j’ai bien aimé les relations amoureuses, les échanges maître/élève ou encore la relation entre les morts et les vivants. Tout ceci donne un côté assez mystique et profond au récit, ce qui est fort agréable.
Bref, une lecture assez sympathique tout de même.
Quant au film d’Alain Corneau, il suit scrupuleusement le récit ce qui est très bien pour mieux visualiser l’histoire et mieux s’attarder sur les détails, les couleurs, les expressions des visages, la musique (très présente tant à l’écrit qu’à l’écrit). Bref, une bonne adaptation, agréable à regarder.