Ce vendredi, au théâtre à Esch, Nancy et moi, nous sommes allés voir "Dracula", la transposition scénique du roman de Bram Stoker, mise en scène par Claude Mangen, avec, entre autres, David Goldrake et Sylvia Camarda. Un spectacle intrigant et fascinant à plus d'un égard, jouissif et courageux, intrépide et souvent inventif, plein d'énergie et de sensualité et de sombre romantisme. L'angle d'approche choisie par Claude Mangen est très intéressante: coller au plus près de la narration originale, en mettant en évidence non seulement son sombre romantisme, mais également ses aspects allégoriques et la pertinence de sa relecture à la lueur des grandes agitations qui tourmentent la société actuelle. Outre cette approche pleine de sens, j'ai été particulièrement sensible à la scénographie - les décors, la musique, les jeux de lumière, les projections sur écran, les tours de magie... tout cela créait des atmosphères très fortes et expressionistes. J'ai apprécié beaucoup également les nombreuses scènes purement visuelles, proprement cinématographiques, mélangeant chorégraphie, action, poésie, dans lesquelles le jeu très physique des comédiens fait merveille. Beau set d'interprètes, qui jonglent assez habilement avec le multilinguisme et les moments de danse et d'action. Et quelles sublimes femmes fatales que ces Lucy et Mina incarnées par Sylvia Camarda et Larisa Faber! Mordez-moi quand vous voulez!Deux représentations encore pour ceux qui ont envie de replonger dans cette histoire de vampires revisitée avec un regard contemporain, ce samedi 3 mars et dimanche 4 mars.