La loi de 2005, répondant à certaines des demandes longtemps réitérées des familles, des associations et de nombre d’élus de tous bords, a enfin reconnu le droit à la scolarisation des enfants et des jeunes en situation de handicap. Cette loi généreuse a-t-elle atteint les objectifs qu’elle s’était fixés ? Tous les ans, le ministère de l’Éducation nationale publie des résultats quantitatifs flatteurs de la politique engagée au titre de la loi. Tous les ans, le nombre d’enfants handicapés scolarisés s’accroît. Mais leur situation scolaire a-t-elle changé pour autant ?
Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale, a ainsi communiqué sur l’une de ses grandes fiertés de la rentrée : 214 600 élèves handicapés sont scolarisés en « milieu ordinaire » à la rentrée 2011, soit 13 212 élèves de plus qu’à la rentrée 2010 et 60,3 % de plus par rapport à 2005. Deux mille nouveaux « assistants de scolarisation » sont recrutés pour l’année 2011-2012. Les engagements pris par Nicolas Sarkozy, lors de la conférence nationale sur le handicap, en juin, seraient donc en passe d’être tenus.
La réalité est beaucoup moins idyllique. Depuis la mise en application de la loi, l’Éducation nationale a été constamment épinglée en raison des lacunes de ses dispositifs d’accompagnement et de la faiblesse des moyens déployés. Dernier en date, le rapport du sénateur Blanc (UMP), qui souligne que « l’école peine aujourd’hui à répondre de manière pertinente aux besoins des enfants handicapés ». En 2010-2011, 20 000 enfants âgés de six à seize ans n’étaient pas scolarisés, dont 5 000 restant à domicile. À l’école primaire, 13,5 % des élèves étaient accueillis à temps partiel, contre 4 % au collège (le Monde du 13 septembre 2011).
Spéciale dédicace à ce cette collègue non politisée qui me faisait remarquer à juste titre que c’était la première fois selon elle dans une campagne présidentielle qu’aucun candidat n’évoquait ce thème de l’accueil des enfants handicapés dans notre système scolaire. Et pour cause… ses moyens en personnels deviennent de plus en plus critiques alors qu’on lui demande de plus en plus de performances…