La critique tantôt marécageuse tantôt sans tête de Borat
Avant de s'attaquer définitivement à Cendrillon, Walt Disney produit un dernier film à sketch (pour l'instant...) à savoir Le crapaud et le maître d'école.
On retrouve ici deux moyen-métrages bien distincts mais appartenant à la littérature anglaise comme dit dans l'introduction du film.
D'un côté La mare aux grenouilles, de l'autre La légende de la vallée endormie. Le premier est largement plus connu que l'autre, car a largement été diffusé par la suite en programme seul et a même eu sa VHS propre laissant en suspens l'autre moyen-métrage qui vraissemblablement ne remportait pas les même suffrages. Pourtant, les deux sketches s'égalent et sont vraiment très bons.
Le crapaud et le maître d'école est probablement un des meilleurs films à sketchs des studios au même titre que les Fantasia ou Saludos Amigos.
Dommage que le film soit alors oublié au profit de certains films douteux (pourquoi je pense à Mulan ou Peter et Elliott le dragon ?).
A la réalisation, on retrouve l'habitué Clyde Geronimi, James Algar (réalisateur de L'apprenti sorcier de Fantasia mais aussi de nombreux documentaires estampillés Disney) et Jack Kinney.
Le premier sketch s'inspire du Vent dans les saules de Kenneth Grahame. A noter que ce roman a inspiré le regretté Syd Barrett pour le premier album des Pink Floyd, The Piper at the gates of dawn, qui est d'ailleurs le titre d'un des chapitres du roman. Ce moyen-métrage nous conte les aventures rocambolesques de Mr Crapaud, un crapaud (mais comment l'avait vous devinez ? Mais c'est énorme !) ne pensant qu'à ses plaisirs et surtout à vider son porte-feuille.
Il a pour amis le Rat, la Taupe (ces deux-là ont des faux-airs de Sherlock Holmes et Watson à leur acoutrements.
Prémices de Basil détective privé?) et McBlaireau, celui qui lui relève ses comptes. Conscient du déficit de Crapaud, il essaye tant bien que mal de lui éviter de sortir. Malheureusement, Crapaud dans une énième envie d'acheter finit par tomber dans les mains des Belettes, bien préparé à lui faire subir le prix fort.
Mr Crapaud se montre comme une sorte d'antithèse à l'ami Picsou. Le premier ne cesse de dépenser au point de s'entraîner dans une affaire judiciaire dont il n'avait pas besoin. Le second voulant garder son argent au centuple au point d'entretenir le rêve de voleurs et autres. Ce premier court se révèle particulièrement amusant et l'assaut dans le château tordant et sensationnel.
Le second a un histoire beaucoup plus connu et pour cause il s'inspire de la même légende que le Sleepy Hollow de Tim Burton.
Le personnage d'Ichabod Crane est néanmoins différent. Ce n'est pas un enquêteur venant de Washington comme dans le film de 2000 mais un maître d'école (d'où le titre du film). Néanmoins, il est toujours amoureux d'une belle jeune femme blonde dont le physique rappelle étrangement ce que sera Cendrillon dans le film éponyme. Néanmoins, ce moyen-métrage se base surtout sur la rivalité entre Ichabod et le musclé Brom Van Hunt (incarné dans le Burton par Casper Van Dien), l'affrontement avec le Cavalier sans tête n'arrivant que vers la fin après une grande séquence de folie.
Un affrontement particulièrement fendard et rempli d'humour. La fin reste ouverte mais on préfèrera quand même le film de Burton.
Un film à sketch superbe et avec deux histoires véritablement excellentes.
Note: 16,5/20