Des fauves et des miroirs

Publié le 03 mars 2012 par Didier Vincent

Le stade du miroir dans la formation du je.

 

L'image de soi est au départ celle d'un autre, l'est peut-être même sans doute toujours. Vieillir, nous ne le voyons pas dans le miroir mais bien plutôt sur les photos. Cet autre en face de nous et qui nous singe est invisible. C'est un objet de maquillage. L'étranger que nous sommes devenus et qu'à force de regarder nous nous obstinons à ne pas voir tant nous sommes fixés sur une identité inamovible, éternelle. Donc, inconsciemment, refus grâce à une grille de lecture de soi intériorisée et fixe.

Passons aux fauves qui, au départ voient bien un individu différent d'eux mais qui corrigent vite fait le tir tant cet être est dépourvu d'odeur, de sons, de déplacements d'air.  Ces regards inquiets s'aperçoivent vite de l'arnaque, du faux ne fuyant pas, d'une irréalité effective. On recule brsquement, surpris, puis on renifle, on pousse un cri de guerre, on prend un air menaçant et...l'indifférence arrive vite. Fausse alerte : il n'y a rien à voir, même pas une image de soi.

Restent, une fois l'iPhone cachéà l'intérieur du miroir, des regards étonnés de félins sur le qui vive qui ont bien senti l'odeur humaine derrière tout ça. Fauve qui peut alors...