Choqué par la tiédeur des hommages officiels rendus à l’artiste lors de sa disparition, au retour des obsèques suivies par relativement peu de monde, Fantin-Latour se lance dans la réalisation de son fameux Hommage à Delacroix pour le Salon suivant.
La toile-manifeste rassemble une nouvelle génération d’artistes novateurs, et de critiques comme Baudelaire et Champfleury, sous l'égide de l’austère effigie du maître disparu.
Ils n’étaient pourtant pas des disciples fidèles, mais en se plaçant sous son égide, ils revendiquaient une même liberté artistique face aux conventions.
L'exposition ne montre donc pas d'oeuvres de Delacroix, mais la genèse de ce grand tableau et ses esquisses préalables, les thèmes auxquels nous avons échappé .... Au départ, un projet très convenu, et puis, au tout dernier moment, cette galerie de portraits contemporains rapidement brossés, à la manière d'un peintre flamand de la fin du moyen-âge.
L’histoire et la mémoire collective en auront aujourd’hui oublié plus d’un, mais moi, j’ai toujours en mémoire (Oh ! Mânes de Lagarde et Michard), j’ai encore très présent à l'esprit le portrait de Charles Beaudelaire ….
Et, encore plus délicieux est le site de cette petite place qui n’est en fait que l’élargissement de la rue, avec ses grands paulownias, dénués de fleurs et de feuilles encore (ils fleurirons en avril), mais si charmante qu’elle a été choisie par les plus renommés décorateurs d’intérieurs pour y tenir boutique et peinte par les plus grands artistes (y compris par Victoire !).
Les Neuf Muses, choisies par Delacroix, à l’ombre de l’Abbaye de Saint Germain des Près …
Exposition jusqu’au 18 mars ouverte tous les jours, sauf le mardi, de 9h30 à 17h, 7 € sauf pour les membres de la Société des Amis du Louvre et les dimanches, au Musée national Eugène-Delacroix 6, rue de Fürstenberg -75006 Paris