Test de The Darkness 2 (XBOX 360)

Publié le 03 mars 2012 par Meidievil @gamerslive

The Darkness 2 est un peu sorti de nulle part. Pour tout dire, on ne l’attendait pas vraiment. Il faut dire dire que cinq années nous séparait de la sortie du premier volet, le temps avait fini par nous faire croire que le bon vieux Jackie Estacado resterait gentiment à sa place, seulement ce n’est pas aussi simple que ça : le destin en a décidé autrement, le nouveau parrain doit aujourd’hui faire ressortir contre sa volonté le mal qui règne en lui, le Darkness. Test d’un épisode qui détonne par rapport à son prédécesseur.

Si The Darkness 2 est si différent de son petit frère, c’est peut-être parce que l’équipe en charge du titre n’est plus la même. À l’origine de la licence, Starbreeze Studios, un développeur né en 1998 qui a délaissé sa création pour se concentrer sur une nouvelle licence : Syndicate. Le flambeau a été repris par un studio canadien nommé Digital Extremes, papa de l’excellent Unreal Tournament 2003 et du mitigé Dark Sector. Disséquons le Darkness ensemble.

Précédemment dans The Darkness…

Il est certain que faire le premier volet de la série avant le second serait assez judicieux pour bien comprendre le scénario et les enjeux du titre, cependant libre à chacun de commencer (et finir) l’aventure par le deuxième épisode. Le développeur a d’ailleurs eu la bonne idée de proposer aux joueurs une petite vidéo pour se remémorer les débuts de Jackie. Retournons quelques années en arrière, histoire de bien placer le contexte.

Jackie Escatado fête ses vingt-et-un ans d’une façon un peu particulière, il doit ramener une certaine somme d’argent à Paulie Franchetti, parrain et patron du jeune homme. Le problème, c’est que la mission ne se passe pas comme prévu. L’argent n’arrivera pas à bon port. En bon chef de famille, Paulie ne prend aucun risque et décide d’envoyer ses hommes le tuer. Il ne veut surtout pas se faire duper. Jackie découvre à ce moment que quelque chose cloche : une chose gis au plus profond de lui, une force surnaturelle démoniaque qui ne cherche qu’à prendre possession de son être. Pas de chance pour Paulie, la mort de Jackie risque d’être reportée. Prêt à tout pour garder son empire, le parrain décide de commettre l’irréparable en tuant la bien-aimée du jeune homme. La vengeance du possesseur du Darkness débute alors…

Aujourd’hui, ces histoires sont derrières lui. La réussite, qu’il doit surtout à son pouvoir, lui souri, mais ça ne le rend pas heureux pour autant. Jenny, son ancienne copine, harcèle toujours son esprit. Il n’arrive pas à oublier, tel un fardeau son passé le hante. Heureusement, son autre poids diabolique a disparu depuis. Il est enfermé, incapable de resurgir de son plein grès. Enfin ça, c’était avant l’incident du restaurant.

Alors qu’il était tranquillement assis à une table de son restaurant avec deux demoiselles, une voiture vint s’encastrer dans le mur. Des hommes se mirent à tirer un peu partout, Jackie n’eut pas la chance d’éviter le véhicule. Blessé, mais pas laissé pour compte, le parrain survécu à l’attaque. Mais à quel prix ? Cet événement a réveillé la bête qui sommeillait en lui. C’est exactement ce que voulait l’organisateur de ce petit incident. Jackie est en danger : on veut lui prendre le Darkness, quitte à le tuer pour ça. Il ne compte pas se laisser faire…

The Darkness 2 est, scénaristiquement en tout cas, respectueux de son petit frère. Le jeu nous plonge au coeur d’une guerre qui oppose la famille Franchetti à une confrérie prête à tout pour posséder le Darkness. Plus subtil qu’il n’y parait, le scénario mélange le réel et l’irréel en mettant parfois en scène Jackie dans une pièce sombre où il nous raconte ses états d’âmes, son passé. Vous aurez durant l’aventure l’occasion de faire des choix cruciaux du type qui vivra ou mourra entre deux personnes. Si l’idée est bonne et louable, on regrette cependant que le titre s’offre le luxe d’être avare en rebondissement. On ne s’ennuis pas, mais on aurait aimé être un peu plus bousculé. Malgré ça, on avance toujours avec plaisir et curiosité dans le jeu.

The Darkness 2.0

Contrairement au scénario, le gameplay de ce dernier volet est totalement infidèle au premier épisode. Avant, il était question de rester tapis dans le noir et d’attaquer au moment opportun. Les scènes d’actions étaient relativement discrètes, pas forcément très brutales, en clair il fallait utiliser sa matière grise pour parvenir à ses fins la plupart du temps. The Darkness 2 prône tout le contraire. Le gameplay met l’accent sur la brutalité et la rapidité. C’est un véritable bain de sang, une boucherie. On utilise comme dans le premier volet, autant des armes que le Darkness qui est la raison d’être de ce jeu. Pas de surprise au niveau de l’arsenal disponible, on retrouve des pistolets classiques, des mitraillettes ou des fusils à pompes. Il est possible de tenir deux armes à la fois, une technique pratique pour tirer dans le tas, mais rapidement gênant lorsqu’il s’agit d’être précis. On peut bien sûr à tout moment retirer ou remplacer une arme. De toute manière, à quoi bon utiliser des armes lorsque vous avez avec vous un Darkness ? La brave bête, totalement démoniaque, vous aidera dans votre quête en mettant ses pouvoirs à votre disposition.

Ce monstre apparaît sous forme la forme de deux tentacules ressemblant à des serpents. La première tentacule peut frapper les adversaires, pour ce faire il suffit de pousser le stick droit dans un sens. L’autre bête peut agripper les méchants et leur faire vivre un sale quart d’heure. Particulièrement violentes et sadiques, les scènes de meurtres risquent de faire rire les fans de sadisme pur. Les tentacules transpercent littéralement les ennemis. Pour ne pas lasser le joueur, le développeur a inventé plusieurs morts. Cela tourne forcément en rond un jour, mais les chances de tomber plus de deux fois sur la même mort sont heureusement assez rare. De plus, la tentacule peut ramasser des objets au sol comme des munitions ou des portières. En effet, le décors n’est pas inutile : on peut s’en servir et l’utiliser. On retrouve ainsi un peu partout des barres, des disques coupants que le Darkness peut attraper et jeter. Un peu façon Painkiller, on peut de cette manière empaler un corps ou sectionner des membres. La portière, en plus d’être une arme, peut également vous servir de protection ! Il suffit pour cela de ne pas la jeter et de la garder devant vous comme bouclier. Pendant ce temps, il est toujours possible de tirer. Vous n’aurez besoin que rarement de vous protéger car Jackie peut récupérer sa vie grâce au Darkness qui est capable de manger le coeur des malfrats tombés au combat. D’ailleurs c’est un moyen simple et rapide de gagner des points ! Ce volet possède un système d’expérience : comme dans la plupart des titres, on augmente son capital en tuant avec plus ou moins d’élégance et de précision. On peut ensuite échanger ces fameux points contre des améliorations variées qui concerne aussi bien notre monstre que l’utilisation de nos armes. Parmi les quatre branches, l’une d’entre elle permet de débloquer le fameux trou noir qui aspire tout ce qui se trouve autour de lui.

Jusqu’ici, on pourrait croire que Jackie est pratiquement invincible, sachez que notre ami a bien une faille : la lumière ! Et la confrérie l’a bien compris ça. Lorsque la lumière vous aveugle, le démon qui vous hante disparaît et vous laisse, pauvre humain que vous êtes, totalement démuni de pouvoir. Il vous faut alors tirer sur la source de lumière pour faire réapparaître les tentacules, une chose plus facile à dire qu’à faire, car le parrain est presque aussi photosensible que les bêtes. Votre vision est brouillée, on distingue parfois mal les sources, le jeu devenant gris. Et ce n’est pas tout, outre la lumière, certains de vos ennemis auront accès tout comme vous à des pouvoirs. Il va donc falloir batailler pour survivre ! Outre les scènes d’actions, le jeu essaye (rapidement) de varier le gameplay en incorporant des petites missions d’infiltrations. On dirige alors le monstre qui nous suit partout, une sorte de gargouille qui n’hésite pas à uriner sur les cadavres.

Une direction artistique audacieuse

Lorsque nous disons audacieuse, nous parlons bien sûr pour la licence. The Darkness 2 n’est certainement pas le premier, ni le dernier titre à proposer des graphismes en cel-shading. Ce qui étonne et semble osé, c’est la tournure artistique que prend le jeu avec ce volet. On se souvient d’un premier épisode réaliste au ton sombre, pas d’un jeu à l’aspect proche d’un comic. Pas de crainte à avoir cependant, le changement s’opère plutôt bien. Les personnages sont bien modélisés, l’univers est toujours aussi sombre et le côté BD (sans trop en faire) apporte une véritable âme au titre. L’action est stylisée au maximum. On regrette juste un level-design peu inspiré et un ensemble un poil sommaire. Ce style est souvent utilisé comme cache-misère, la preuve…
Enfin musicalement The Darkness 2 étonne aussi ! Pour une fois, nous avons la possibilité de choisir entre le doublage français et anglais ! C’est assez rare pour être noté. Mis à part ça, les voix françaises font bien leurs travail, mais on favorisera volontiers la VO qui a plus de cachet. Les musiques et les bruitages soutiennent bien l’ambiance. Du bon travail.

Conclusion : 7.5/10

The Darkness 2 n’a plus grand-chose à voir avec son petit frère. C’est un remaniement complet de la licence qui n’oublie pas cependant de respecter ce qui a fait le succès de la série : c’est-à-dire un scénario sombre et la possibilité de contrôler le Darkness. Ce nouvel épisode favorise une approche plus barbare, moins souple. Le gameplay, orienté « fonce dans le tas », marche plutôt bien, même si on pourrait lui reprocher d’être un peu trop convenu. On retrouve finalement dans ce The Darkness 2 du Painkiller : de l’action gore, brutal, sans concession. Si les fans de la premières heures risquent de voir rouge en essayant ce deuxième volet, les fans de boucherie devraient aimer.

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