Périscope

L’Europe est en période de régime, et bien évidemment, lorsqu’on entame un régime, on veut tous commencer par perdre un peu de Grèce. On a commencé par le régime Dukan, mais très rapidement, tout le monde s’est aperçu que manger de la viande tous les jours c’était pas fait pour tout le monde. On est alors passé à l’eau et au pain sec. Oui, mais pour combien de temps ?

Nous aimons à croire que lorsque la politique échoue, nous pouvons montrer qu’il existe des moyens pratiques de résoudre les problèmes. Oui, mais quels sont-ils ? Nous faisons allusion ici aux organisations à but non lucratif ou aux différentes associations qui remuent ciel et terre à l’échelle locale. Cependant, malgré toute leur utilité, ces initiatives ne suffisent pas pour relever le défi du développement durable. Nous devons négocier et entreprendre des actions durables. Et cela doit se passer dans un cadre plus large. Ce constat s’applique aussi aux autres domaines politiques. Une coopération n’est efficace que si elle influe sur les conditions-cadres, si elle définit correctement les règles et l’orientation. Il serait complètement vain de ne compter que sur les activités de promotion de paix pour garantir la paix à long terme. Pour cela, il faut un ordre public qui exclut la violence et permet un règlement pacifique des différents.

Bien entendu, ces deux notions ne sont pas aux antipodes l’une de l’autre mais très certainement complémentaires. C’est l’effet papillon. Les initiatives individuelles, puis collectives sont le reflet d’une prise de conscience générale à l’instant T et sur une problématique unique. Pour que ces dernières soit pérennes, elles doivent être accompagnées dans leur démarche par les institutions, si non, des leaders. Les printemps arabes – baptisés et romantisés à l’européenne – en sont l’exemple le plus frappant de ces dernières années. Les destins sacrifiés tragiquement ont mené à de réelles (r)évolutions.

L’aggravation de la situation dans certains pays nécessite d’entreprendre des actions immédiates. Nous sommes tous ici submergés, enseveli, la tête sous l’eau. A défaut de pouvoir remonter à la surface pour respirer, sortez le périscope et regardez au large.