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Du 01/03 au 31/03 (du mercredi au samedi à 20h30) au TTO dans la Galerie de la Toison d'or à 1050 Bruxelles. Les places sont de 10 à 16 €.
De: Dominique Bréda
Avec: Laurence Bibot, Jean-François Breuer, Julie Duroisin et Nathalie Uffner
Mise en scène: Dominique Bréda
"Après « Purgatoire » la saison dernière, Dominique Bréda, prix de la critique 2010 du meilleur auteur, revient au TTO. Son travail: une appétissante création portant sur la deuxième activité favorite des êtres humains: manger. Eh oui, tout le monde mange, mais pas de la même manière. Il y a les grignoteurs, les engloutisseurs, les horriblement lents, les incroyablement speedés, les carnivores et les veggies. Et puis on mange pour plein de raisons. Bêtement parce qu'on a faim mais aussi parce qu'on a peur, parce qu'on a mal, parce qu'on s'emmerde ou parce qu'on est nerveux comme un vieux steak de cheval. Bref, une pièce qui se dévore et un bon conseil: n'oubliez pas de manger avant le spectacle."
Do Eat, c’est l’histoire d’Annie, 52 ans, 130 kilos, qui voudrait soudainement maigrir. Do Eat, c’est aussi l’histoire de son entourage qui essaie de l’en dissuader. Puis Do Eat, c’est l’histoire d’une rencontre et d’un choc pondéral.
Et après ? Laurence Bibot, toujours aussi époustouflante et dynamique, se charge de deux rôles différents à merveille. Nathalie Uffner est à croquer dans son rôle de bonbon rose alors que Julie Duroisin et Jean-François Breuer sont tout simplement méconnaissables. Le décor multifonctionnel est très bien pensé, les répliques absurdes et savoureuses et les costumes hauts en couleur. Cependant…
Même s’il nous arrive de rire et de sourire face au grotesque situationnel, il faut avouer que le résumé nous avait laissé imaginer autre chose : une pièce traitant avec humour des différentes habitudes alimentaires, de façon décapante et acérée, dans laquelle chacun aurait pu se retrouver à travers les personnages paradoxaux et compulsifs. Au lieu de ça, nous voilà embarqués dans une dénonciation générale des habitudes alimentaires européennes (et certainement américaines) à savoir qu'ils mangent trop gras et trop souvent et que le contraire est souvent mal vu. Bien sûr, cette dénonciation n’est pas vaine mais à l’heure actuelle, elle n’a rien d’innovant. En effet, qui ne sait pas qu’aujourd'hui on ne mange plus par faim mais par envie ?
Qui plus est, le clivage maigre/gros nous offre un retour en arrière, au temps de la bourgeoisie repue et nantie écrasant sans gène aucune le prolétaire maigrichon. Ce retour en arrière, s’il est intéressant, n’en est pas moins totalement désuet. Merci qui ? L’alimentation bio et la « slow food » ainsi que les fast food aux prix réduits et les supermarchés aux plats préparés économiques.
Bref, Do Eat, c'est une tranche de rire, comme toujours, mais moins franche, toutefois, que d’habitude et un arrière-goût de légèreté dans le traitement du sujet .
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