Le 5 mars, la 70ème édition de La "Course au soleil" (1155,5 kilomètres) s'élancera de Dampierre-en-Yvelines pour rejoindre le Col d'Eze, le 11 mars, où arrivera la huitième et dernière étape, après un contre-la-montre de 9,6 km.
Il fut un temps où les coureurs abordaient Paris-Nice avec à peine cinq mille kilomètres dans les jambes. C’était le cas d’Anquetil à l’époque, ce qui ne l’empêchait pas de livrer un duel acharné à Poulidor. La « course au soleil » se présentait comme la grande épreuve d’ouverture avant Milan-San Remo. Aujourd’hui il faut bien douze mille kilomètres au compteur pour suivre le rythme des meilleurs qui entament la saison aux antipodes et dans les pays chauds en janvier déjà ! La mondialisation est passée par là et rien n’est plus comme avant, même si Paris-Nice perpétue plus que jamais la tradition à laquelle beaucoup restent attachés.
Dans cet esprit, il convient de saluer cette année le retour de l’épreuve chronométrée du col d’Eze le dernier jour. C’est sur les 9,6 km de cette ascension, à 4,7 % de moyenne, que Sean Kelly a forgé la plupart de ses sept succès consécutifs entre 1982 et 1988 ! Un record qui n’est pas près d’être battu. Le col d’Eze avait disparu du parcours depuis 2001. Il revient cette année par la volonté de Christian Prudhomme de redonner à Paris-Nice, lancé par un mini-chrono dans les Yvelines, le point de chute qui a fait sa renommée. Un rendez-vous pour les spécialistes et qui entretient le suspense jusqu’au dernier moment.
Auparavant les occasions seront toutefois nombreuses de profiter d’un parcours au relief bien découpé, notamment entre Brive-la-Gaillarde et Rodez, entre Onet-le-Château et Mende avec la côte de l’Estrade (1005 m) et la fameuse ascension vers l’arrivée (3 km à 10 % de moyenne). Sans parler de l’avant-dernière étape entre Sisteron et Nice avec, après le passage du col de Vence (altitude 963 m), la longue descente vers la Promenade des Anglais. Et n’oublions pas la météo qui est souvent un élément déterminant à cette période de l’année.
Compte tenu de l’évolution du cyclisme, Paris-Nice n’est plus considéré comme une épreuve de préparation. C’est devenu la première grande course par étapes de la saison en Europe qui réunit une bonne partie de l’élite internationale. Si toutes les formations du World Tour seront présentes, on ne sait pas encore de façon définitive qui seront les favoris de cette 70ème édition (4-11 mars) en raison de la concurrence de Tirreno-Adriatico (7-14 mars) qui attire aussi son lot de stars.
Le grand favori de ce Paris-Nice est le revenant Alejandro Valverde (Movistar), deuxième du Tour Down Under et récent vainqueur de la Ruta Del sol. Cependant, l’Allemand Toni Martin reviendra défendre sa victoire de l’an dernier devant Klöden et Wiggins. La formation Sky, avec les rouleurs Bradley Wiggins, Richie Porte, ainsi que Chris Froome et Simon Gerrans, apparaît toutefois superbement armée pour jouer les premiers rôles tandis que l’espoir estonien Taaramae sera leader de l’équipe Cofidis. Pour ce qui concerne les Français, Coppel (Saur-sojasun), Peraud et Roche (AG2R) sont ambitieux. En revanche, c’est un peu l’inconnue en ce qui concerne Voeckler (Europcar) alors que Pierre Rolland est forfait à cause d’un genou douloureux.
Bertrand Duboux
* La course sera diffusée en direct tous les après-midi, sur France 3, vers 15 h.
Les étapes :
4.3 1ère, Dampierre-en-Yvelines-St.Rémy-les-Chevreuses, mini-chrono 9,4 km
5.3 2ème, Mantes-la-Jolie-Orléans, 185 km
6.3 3ème, Vierzon-Lac de Vassivière 194 km
7.3 4ème Brive-la-Gaillarde-Rodez, 183 km
8.3 5ème, Onet-le-Château-Mende, 178 km
9.3 6ème, Suze-la-Rousse-Sisteron, 176,5 km
10.3 7ème, Sisteron-Nice, 220 km
11.3 8ème, Nice-Col d’Eze chrono, 9,6 km