LESAFFAIRES.COM - Quelles sont les réalités de l’entrepreneuriat? J’ai récemment pris connaissance du billet The 11 Harsh Realities Of Being An Entrepreneur , de Jason Baptiste, dans lequel je me suis reconnue à plusieurs endroits. Inspirée de cet article, j’ai pensé à vous faire part des réalités de l’entrepreneuriat, qui m’ont le plus marquée jusqu’à présent. Mon but n’est pas de vous décourager de vous lancer en affaires, mais tout simplement de vous présenter ce qui vous attends lorsque vous entrez dans cet univers.
1- Tous les jours, vous devez vous adapter à de nouvelles situations.
Lorsque je pense aux décideurs qui ont de la difficulté à rejoindre une nouvelle clientèle, je me dis souvent qu’ils n’ont pas été en mesure d’adapter autrement leurs services où leur idée de départ. Il y a pourtant plusieurs actions qui peuvent être posées. À titre d’exemple, en ce qui me concerne, en bâtissant une communauté Web autour de moi avant de lancer ma deuxième entreprise, j’ai appris à mieux connaître ma clientèle cible, ses problèmes et ses besoins. J’ai compris, entre autres, que mon offre de services de départ devait être révisée pour aller chercher ma clientèle cible. Elle contenait des termes trop spécifiques qui n’étaient adaptés à la clientèle visée. Je continue aujourd’hui de l’améliorer en restant à l’écoute de ce qui se dit dans mon secteur d’activité et dans le monde des affaires, en participant à des activités de réseautage et en étant très active sur les médias sociaux.
2- Vos proches ne comprennent pas ce que vous faites.
Lors du démarrage d’une entreprise dans un secteur nouveau ou très niché, l’entrepreneur doit s’attendre à ce que ses proches ne comprennent pas le travail qu’il accomplit tous les jours. Lorsque j’entends par exemple des phrases comme: «Bâtir une communauté Web est une perte de temps, car ça ne rapporte rien de concret», cela me stimule à rendre encore plus accessible ce que j’accomplis professionnellement dans le quotidien. J’accumule des résultats positifs pour mes clients et je suis très satisfaite de moi. J’ai compris aussi rapidement que tant et aussi longtemps que je n’aurai pas réalisé un projet reconnu et exemplaire pour certains, il me sera difficile de faire comprendre à mes proches ce que je fais exactement. Ma façon de voir le tout autrement est de me rappeler que mes proches me permettent de décrocher totalement du boulot.
3- Votre salaire ne repose pas sur le nombres d’heures que vous investissez dans votre entreprise.
Lors du démarrage d’entreprise, l’entrepreneur ne doit pas avoir peur d’investir des heures et des heures, et demeurer terre à terre avec le salaire qu’il ira se chercher. Si, par exemple, je calcule toutes les heures investies dans mes projets, mon tarif horaire n’est pas élevé. Les périodes difficiles et les imprévus abondent. Je suis très satisfaite aujourd’hui d’avoir réussi, après plusieurs années, à me donner un salaire intéressant, qui me donne une certaine autonomie à fonctionner tous les jours.
Dans cette aventure tout est une question de temps. Un démarrage d’entreprise peut prendre plusieurs années. J’ai compris en route, qu’il y avait un temps à accorder à sa vie d’entrepreneure, à son entreprise ainsi qu’à sa vie personnelle. J’ai aussi appris qu’il était très important de prendre le temps de s’arrêter pour solidifier des détails dans l’administration et la gestion de son entreprise. De plus, j’ai appris que l’entrepreneur ne doit pas se laisser influencer par les entrées d’argent rapides de son entreprise. Cette montée d’argent peut descendre aussi vite. Il doit toujours rester à l’écoute de son entourage, de ses clients et de sa clientèle cible, afin d’adapter son offre de services, améliorer la façon d’administrer son entreprise, développer de nouvelles compétences, changer son attitude face à certaines situations, laisser de la place à sa vie personnelle, etc. Attendre le moment approprié, être prêt pour apporter un changement important sont de bonnes habitudes à suivre tout au long de son parcours d’affaires. D’ailleurs, les plus grandes et meilleures décisions que j’ai prises sont celles dont j’avais pris le temps d’envisager. Il faut être patient.
5- Dans plusieurs cas, le plan d’affaires n’est pas vraiment nécessaire au démarrage de l’entreprise.
La rédaction d’un plan d’affaires au démarrage permet à l’entrepreneur de se questionner et de visualiser son entreprise à long terme. Toutefois, dans plusieurs cas, le plan d’affaires n’est pas nécessaire au démarrage. Il est possible d’éviter cette étape en mettant en place autrement votre modèle d’entreprise, quite à le faire plus tard. Il faut surtout fortifier la façon dont vous allez créer, livrer et capturer la valeur de votre entreprise ou de votre produit. Vous pouvez aussi utiliser le pouvoir des médias sociaux pour mieux comprendre les besoins de votre clientèle cible et lancer un premier site Web avec des outils gratuits comme WordPress pour y afficher vos services et approcher vos prospects . Votre site pourra être revu et amélioré en cours de route. Pourquoi prendre plusieurs heures à planifier quand il est possible de tester ?
6- Le titre que vous vous donnez ne veut rien dire.
Les titres ou qualifications honorifiques à l’intérieur de l’entreprise se placent en cours de route avec l’évolution de l’entreprise. Il ne faut pas y accorder trop d’importance au début. Bien qu’il soit stratégique de dire que l’on est président ou PDG lors d’un démarrage d’entreprise, j’ai compris rapidement que la réalité est que nous sommes à la fois secrétaire, administrateur, consultant et exécutant dans notre secteur d’activité.
7- S’associer et se monter une équipe peut être difficile.
L’entrepreneur doit prendre le temps d’évaluer le potentiel de ses partenariats d’affaires. Tel que déjà brièvement cité dans mon article «5 pistes pour évaluer le potentiel d’une relation d’affaires», j’ai eu tendance, par le passé, à me lancer trop vite dans le choix de mes partenaires. Je n’avais pas pris le temps de les connaître davantage avant de travailler officiellement avec eux. Dans une des relations d’affaires vécue, j’ai, entre autres, appris à distinguer l’amitié et les affaires, ce qui n’est pas toujours une tâche facile. Il est important aussi de travailler avec des gens qui partagent les mêmes visions et valeurs que soi. Et c’est encore plus difficile de se monter une équipe autour de soi pour les entrepreneurs n’ayant pas eu recours à du financement extérieur. Cela demande beaucoup de créativité et de talent pour aller chercher des contrats importants et de rester réaliste dans les salaires versés. Ma façon de voir le tout positivement est de bien connaître le rôle que je veux avoir dans mon entreprise. J’ai aussi une très bonne idée des gens avec qui je veux travailler.
8- Vous ne pouvez pas tout faire vous même.
L’entrepreneur doit se concentrer sur ses forces. Ce que je trouvais le plus difficile à mes débuts en affaires; c’était de déléguer. J’avais toujours la crainte que les mandats n’avancent pas selon l’échéancier et ne se terminent pas dans les délais prévus. Au fil des années et grâce à un de mes mentors, j’ai appris à développer des aptitudes de délégation. En travaillant avec ma première associée, j’ai aussi compris l’importance du travail en équipe et les avantages de se concentrer sur les forces de chacun. J’ai aussi appris avec MacQuébec qu’il faut apprécier et être fier de travailler avec des personnes qui ont des compétences différentes des nôtres et qui sont aussi passionnées que vous dans leur domaine respectif.
9- Votre santé est importante.
L’entrepreneur passe plusieurs heures sur le développement de son entreprise, car il est passionné. Il peut arriver parfois qu’il ait tendance à négliger sa santé. J’ai, pour ma part, toujours attaché beaucoup d’importance au travail et mis ma vie personnelle et ma santé de côté à quelques reprises. En avançant dans la vie, je comprends mieux maintenant l’importance d’avoir une vie plus équilibrée.
10. L’école ne vous apprend pas à être entrepreneur.
Malgré qu’il existe de plus en plus d’initiatives dans le milieu scolaire faisant la promotion et la sensibilisation de l’entrepreneuriat, devenir entrepreneur ne s’apprend pas, à mon avis, sur les bancs de l’école. Le fait d’avoir lancé deux petites entreprises et d’avoir eu un mentor très tôt m’a permis, entre autres, de développer des aptitudes d’entrepreneur et d’acquérir de l’expérience avec les communautés Web avant même que l’on reconnaisse la profession de gestionnaire de communauté. Mon apprentissage et mes connaissances du monde des affaires se sont acquis et approfondis au fil des années, surtout en ayant mes propres projets, en commettant des erreurs et en apprenant de celles-ci, en faisant des bons coups, en prenant de bonnes et de moins bonnes décisions et aussi en côtoyant régulièrement d’autres entrepreneurs dans le mileu des affaires.
Et vous, quelles réalités vous ont le plus marquées ?