Le sport du vigneron, pendant la saison d'hiver, c'est la taille - j'en parle chaque année, surtout de la difficulté,de se prendre en photo pendant
l'exercice....
C'est devenu une danse plus experte au fils des 25 saisons, que je la pratique - oui, oui, au moins 25 ans, parce que j'ai
fait mon apprentissage bien avant d'avoir planté ma propre vigne sur la colline de Lisson, quand nous faisions nos premières expériences en vigne et vinification avec un petit hectare de
vieille vigne en fermage, complantée depuis 60 ans avec plein de cépages différents, des blancs des rouges, des teinturiers (les seuls, qui ontle jus rouge:-), comme l'Alicante
Bouchet, des Carignans et Grenaches des 3 couleurs, surtout des Oeillades et même quelques souches de raisins de table, comme la Clairette et le Muscat d'Hambourg, plantés là par les anciens,
pour pouvoir se rafraichir pendant les vendanges...
et je me souviens encore bien des vieux du villages, qui venaient me "surveiller" du bord du chemin,pendant que j'y était,
pour voire, si et comment je m'en sortais, l'estrangère... Parfois ils rentraient aussi dans la vigne, pour déterrer quelques poireaux de vigne, qui poussaient là en abondance - on me
confirmant, qu'ils le faisaient, parce que c'était une des rares (si pas la seule...) vignes, qui n'était pas désherbée, vue qu'on préférait "cultiver les ronces et autres mauvais
herbes";-)...
Bon, c'est de la vieille histoire, cela date des années 80 - et la vigne était arrachée contre prime par le propriétaire
depuis longtemps...
Donc aujourd'hui, ce n'est plus que sur nos propres vignes (à ne pas toujours à confondre avec des vignes
"propres"), que je m'exerce - moins élégant qu'avec le sécateur à deux bras, que j'aimais tant - sans bruit et avec vraiment l'impression de danser...mais plus efficace
avec le sécateur électrique, moins éprouvant pour les bras et les tendons, mais plus bruyant aussi - et parfois un peu vite,quand le doigt à la gâchette devance l'oeil de quelques
millisecondes et coupe un sarment, que j'aurais finalement aimé garder quand même...
Le beau temps des dernières jours, après le redoux, m'a fait bien avancer ...c'était une vraie joie, de sentir enfin la chaleur dans le dos:-)!
et cela m'a même inspirer à un nouveau sport, pour détendre les reins, qui en morflent autant de cette position penchée:
Le lancer du piquet de vigne, de ces tuteurs en bois de châtaignier, plantés par milliers dans la jeune vigne, pour guider les jeunes souches du plantier il y a 20 ans - pas traités - comme il se doit, quand on ne veut pas empoisonner son sol, juste passés au feu avec la pointe, un par un, avant leur plantation à la masse.
Pour le Mourvèdre, qui est, comme vous le savez, si vous avez suivi attentivement les plus que 300 articles de ce blog, un cépage à port érigé, donc avec des sarments, qui ne nécessitent pas d'être rattachés, parce qu'ils se tiennent verticalement debout tout seuls, surtout taillés courts et en gobelets, (ah, comme je les aime pour cela:-)!), ces piquets ne sont plus nécessaire, une fois que le tronc des souches est assez épais, pour ne plus se courber sous le poids de la végétation. Et comme ils ont petit à petit tous "vécu", se sont ramollis dans la terre au bout de tant d'années, je les enlève à mesure, qu'ils me semblent branlants...et ils finissent leur vie utilement dans notre poêle, pour alimenter le feu, qui nous réchauffe encore pendant les nuits fraîches.
Et pour ceux, qui voudront s'exercer dans leur bureau devant l'ordinateur au jeu de taille, ily a un petit
lien ici en fin de texte.
jeu de taille