Mais Jean-Claude Seine travaillait aussi pour Miroir Sprint, magazine sportif de l'époque proche du PCF. "Je couvrais surtout les matches de football de bas de tableau, vu mon jeune âge". Et si la Vie Ouvrière continuait à paraitre "par dérogation spéciale", Miroir Sprint a bien vite cessé ses éditions, faute de papier. C'est du désœuvrement qui en découlait, ajouté à la frustration de "toujours être spectateur" et à une "envie de participer au mouvement", qu'est venu le principal fait d'armes de Jean-Claude Seine en mai 68 :
Et au petit matin du 22 mai, les plus intrépides d'entre eux débarquent rue d'Iena et réquisitionnent les locaux au nez et à la barbe de Jacques Georges, le président de la FFF (Fédération Française de Football) de l'époque. Outre Jean-Claude Seine et Francis Le Goulven, il y avait également Henri Quiqueré (journaliste à Miroir), Michel Rigazzi (archiviste à Miroir) et Mahjoub Faouzi, célèbre journaliste sportif tunisien. Il y avait aussi Pierre Lameignère, ancien du Red Star Saint-Ouen et collaborateur régulier de Miroir.
L'occupation n'a duré que quelques jours et s'est achevée le 27 mai. Au-delà de sa portée mi-symbolique mi-potache, l'événement aura permis des avancées significative dans le statut des footballeurs français. En effet, dès 1969 les joueurs professionels ont pu négocier un contrat à temps, laissant libre le joueur de choisir son employeur à la fin de son contrat. "Ca semble naturel aujourd'hui, mais jusqu'alors, les joueurs étaient traités comme du bétail". Et Jean Claude Seine d'ajouter, ironiquement, que "si Zidane gagne des milliards aujourd'hui, on y est peut être pour quelque chose". Quoiqu'il en soit, il garde une photographie qu'il a prise (publiée ci-dessus), et deux souvenirs particuliers de l'événement :
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Arthur Cembrese