Il va falloir s’y faire, après Apple, un nouveau fruit débarque sur le marché de l’électronique. Est-il aussi révolutionnaire que son ainé ? L’équipe du délit mène son enquête.
Raspberry Pi : un nom à l’image de l’appareil. Petit comme le fruit, infini comme le nombre. Du moins c’est ce à quoi aspire la fondation caritative Raspberry Pi Foundation, créée par Eben Upton. Il faut avouer que ce concentré d’ordinateur, réuni sur une surface équivalent à une carte d’identité, a tout pour séduire. La configuration, simple mais efficace, avec les ports nécessaire à la survie (ethernet, usb, hdmi) séduit par son côté pratique. C’est d’ailleurs un des points forts du produit car il s’agit véritablement d’une plateforme d’expérimentation simplifié pour tous ceux qui veulent créer ou se perfectionner en informatique. En outre son look « nu » plaira à gamme d’aficionados qui adorerons pouvoir customiser leur machine. Son prix, enfin, mettra tout le monde d’accord : seulement une trentaine d’euros. De quoi fournir des arguments à ceux qui croient au « one laptop per child », programme lancé en 2005 visant à répandre l’accès à internet à l’ensemble de la planète.
La révolution du millénaire ?
Pourtant, même si le Raspberry Pi B est d’ores et déjà en rupture de stock, les néophytes et autres détracteurs peinent encore à bien comprendre l’intérêt du produit. D’autres marques se sont déjà essayer à vendre des ordinateurs, tel Omnima, et n’ont pas rencontré un franc succès. En effet le positionnement du produit semble hasardeux. Reprenons : 2 axes principaux de commercialisations se dégagent.
D’un côté le volet « expérimentation ». On comprend l’intérêt. Mais pourquoi spécialement le Raspberry Pi ? Pourquoi pas un ordinateur d’occasion pour quelques euros de plus ? Surtout que l’on peut penser que l’expérimentation ne s’adresse pas forcément aux gens qui seraient dans un besoin extrême (en général des étudiants dans le secondaire et tertiaire, et qui ont donc les moyens de poursuivre des études).
D’un autre côté le volet « humanitaire ». L’idée semble séduisante, mais que faire d’une unité centrale sans écran, sans clavier, sans souris? Raspberry Pi a oublié d’inventer l’écran low cost. Sans parler du fait que ce matériel nécessite une prise de courant, ce qui l’adapte mal aux pays ne possédant pas un réseau électrique complet. Or ce sont précisément ces pays qui ont le plus besoin de ce genre d’initiative, le Pr. Nicholas Negroponte du MIT l’avait parfaitement compris en proposant un laptop à manivelle à 100$.
La framboise aussi bonne que la pomme ?
On peut donc s’avancer et dire que le micro-ordinateur ne détrônera pas la marque du défunt Steve Jobs. La comparaison ne fait peut-être pas sens, mais Raspberry a tendu le bâton en prenant un tel nom. Souhaitons à ses inventeurs de revenir encore plus fort avec un produit cette fois vraiment à la hauteur du buzz qu’il a suscité.
Timothée Guérin