Plusieurs dizaines d'opposants ont accueilli le président candidat au cri de «Sarko dégage», dès sa sortie de voiture. Nicolas Sarkozy, qui a dû se réfugier dans un bar, dénonce «la violence d'une minorité».
Nicolas Sarkozy a été pris à partie et insulté jeudi après-midi par plusieurs centaines d’opposants dans le centre-ville de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), entraînant un imposant déploiement de CRS dans le centre-ville.
Certains des manifestants hostiles au chef de l’Etat ont lancé des oeufs en direction d’un bar où se trouvait le président-candidat et des tracts en faveur de la collectivité territoriale du pays basque.
—> A écouter, le récit de notre envoyé spécial Grégoire Biseau
Des militants PS, dont certains brandissaient le programme de François Hollande, étaient aussi présents, sans participer à ces débordements, selon une journaliste de l’AFP sur place.
Au milieu d’une foule de partisans criant «Nicolas! Nicolas!» et de nombreux opposants criant «Nicolas kampora!» («Nicolas dégage!», en langue basque), le chef de l’Etat s’était auparavant très difficilement frayé un passage dans les rues étroites du petit Bayonne jusqu’au bar du Palais, rue d’Espagne, sous une pluie de petits bulletins de vote de Batera, un collectif réclamant une collectivité territoriale pour le Pays basque.
Des oeufs jetés
M. Sarkozy est entré dans ce bar vers 16H00, une étape prévue dans sa visite, où l’attendaient plusieurs habitants pour une discussion à bâtons rompus, comme le candidat les multiplie depuis son entrée en campagne. Des oeufs ont alors été jetés sur la vitrine. Une foule compacte s’est formée devant le bar et des CRS ont été appelés en renfort pour empêcher tout débordement.
M. Sarkozy est sorti du bar peu après 17H00, selon une journaliste de l’AFP. Il devait ensuite quitter Bayonne pour se rendre au Conseil européen de Bruxelles.
Il avait auparavant dénoncé auprès de journalistes «la violence d’une minorité et leur comportement inadmissible» et regretté que «des militants socialistes s’allient avec des indépendantistes basques».
Le président-candidat, attendu dans la soirée à Bruxelles pour un sommet européen, a aussi évoqué des «comportements de voyous».
«Ici, nous sommes en France, sur le territoire de la République française, et le président de la République ira partout sur le territoire», a-t-il ajouté. «Et si ça ne plaît pas à une minorité de voyous, ils devront s’y faire», a-t-il mis en garde.
«Epuration»
Il a ajouté un peu plus tard : «Hollande a annoncé l'épuration, forcément, ça échauffe les esprits des gens de la base».
La secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé a dénoncé les «violences inadmissibles» à Bayonne contre le président-candidat Nicolas Sarkozy et «exigé» que le candidat PS à la présidentielle, François Hollande, «condamne avec la plus grande fermeté» ces «agissements inacceptables de ses partisans».
Sa porte-parole, Nathalie Kosciusko-Morizet, a de son côté accusé le PS d’avoir organisé des «manifestations de rue» contre le président-candidat.
Réplique de Manuel Valls, directeur de la communication de François Hollande: «Il n'y avait aucun militant socialiste dans ces incidents». Sa porte-parole, Delphine Batho, a quant à elle assuré que le PS «ne cautionne aucun incident».