A quatre épisodes de la fin, le téléspectateur sent que Birgitte Nyborg a vraiment pris la mesure de sa fonction. J'ai d'ailleurs été épatée par sa transformation physique, entre les premiers épisodes et maintenant. Elle était séduisante au départ mais maintenant elle est belle comme une Madonne (ou presque). J'ignore si c'est parce que la comédienne est beaucoup mieux habillée, coiffée ou si c'est parce qu'elle a maigri, mais elle rayonne à l'écran. J'aime ce sourire qu'elle affiche en toutes circonstances, même quand elle vient de voir une ancienne amie se faire planter un poignard dans le dos par un homme qu'elle méprise et qu'elle doit fermer les yeux pour le bien de la coalition gouvernementale.
Dès le départ, on s'attendait à ce que la relation avec son mari se dégrade. C'est évidemment totalement injuste. Ce type apparemment génial n'est pas meilleur que les autres et ne supporte finalement pas les absences de sa femme, dues uniquement à sa fonction pourtant. Il rompt même leur pacte en reprenant un travail chronophage au mépris de l'équilibre familial déjà fragile. Pour autant, « Borgen » ne joue pas la facilité avec une liaison ordinaire ou des scènes de ménage trop violentes. Les choses se lézardent simplement, insidieusement et surtout logiquement entre eux. Mais Birgitte, avec ses nouveaux habits de Premier ministre accompli, semble presque s'en moquer. (Tu as raison Birgitte, il ne te mérite pas...)
La construction de la série est également bluffante. Je n'avais pas imaginé une seconde que la trahison initiale de Casper pourrait lui revenir au visage comme un boomerang. Mais malheureusement pour lui, le diabolique Michael Laugesen, le fourbe travailliste, dont on se réjouit qu'il ne soit jamais arrivé au pouvoir car il ne se lave pas les mains après être passé dans les urinoirs design du torchon qu'il dirige, sort un livre où il explique tout de ce péché originel, risquant en plus de compromettre des relations en amélioration avec la belle Katrin, aux narines un peu trop apparentes. Cette révélation risque de lui faire perdre, au pire moment, son père vient de décéder faisant resurgir en lui des souvenirs d'enfance insupportables, son poste auprès du Premier Ministre, et en plus la femme qu'il aime qui vient de rompre avec son bellâtre. Mais Birgitte, qui est parfaite, interrompt ses vacances pour lui permettre de s'en sortir la tête haute, et Katerine semble lui pardonner d'avoir piqué dans les affaires d'un mort la preuve qui a fait tomber le gouvernement précédent.
Enfin, je suis épatée par la profondeur des personnages. Je détestais Casper à cause de son arrogance et de ses dissimulations (je suis aisément manipulable) et l'épisode d'hier qui révèle tout de son enfance abusée m'a retournée évidemment. Mais les personnages principaux ne sont pas les seuls à receler une vraie profondeur : le ministre de la justice, autre traître du début de saison prêt à tout pour garder son poste est excellent, comme la magnifique Hanne Olme, virée pour alcoolisme au profit de Katrin qui démontre ses grandes qualités journalistiques dans le journal ordurier dirigé par Laugesen.