Le mobile (smartphone, tablette,…) est en passe de devenir l’accessoire incontournable en e-santé. Un terme spécifique a été même créé ; le m-health. Et cela semble devoir prendre de l’ampleur. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter la récente étude menée par Research2Guidance sur ce marché.
Que nous apprend cette étude ?
1 – les smartphones vont dominer la santé mobile dans seulement quelques années.
L’étude indique que le smartphone arrive loin devant tous les autres devices, avec 78% en 2010 et 82% en 2015. A noter la belle progression des tablettes tactiles pour les années à venir, qui seront très utiles pour les dossiers médicaux personnalisés.
2 – les applications santé seront plébiscitées par les utilisateurs de smartphones
Le même rapport Research2Guidance, montre que plus de 500 millions de personnes utiliseront des applications mobiles m-santé en 2015 : soit près d’1 tiers des utilisateurs de smartphones.
source : Etude research2guidance
3 – la distribution des applications santé pourraient s’effectuer par les professionnels de santé
Comme on peut le lire sur le blog de la société Withings : ( http://blog.withings.com/fr/2011/08/23/le-boom-des-applications-santé-sur-smartphone/ ), on peut également imaginer que, d’ici quelques années, les acteurs majeurs de la santé prendront part aux circuits de distribution de ces applications en les prescrivant et/ou en les distribuant. D’autant plus, que les professionnels de santé utiliseront de plus en plus eux-mêmes un iPad avec des applications santé.
D’après l’étude Research2Guidance, les éditeurs d’applications mobiles seront peut-être les premiers acteurs du domaine de la m-santé d’ici en 2015. Marché de la m-santé, qui devrait atteindre, selon Technavio, spécialiste des analyses des marchés des technologies émergentes, 9,3 Mds$ en 2014[1], ajoutant que le point central de cette dynamique sera à chercher du côté du suivi des patients à distance.
Prévision appuyée par la United Nations Foundation dans son rapport intitulé “mHealth for developement : the opportunity of mobile technology for healthcare in the developing world” qui concluait dès 2009 que « le champ du mHealth est arrivé à un tournant. Avec des douzaines de projets implémentés et de bénéfices prouvés, toutes les tendances indiquent que les investissements vont se maintenir et que le m-Health touchera une frange toujours plus large de la population dans les années à venir. »[2]
Côté business model, et selon EngleMikalajunaite, analyste pour le rapport research2guidance, seulement 14% du chiffre d’affaires total du marché dans les 5 prochaines années proviendra des revenus de téléchargement d’application.
Les autres revenus seront issus de services élargis et produits connexes tels que des services de surveillance à distance et de santé, des capteurs, de la publicité et de la vente de médicaments.
Coté réglementation en France
L’arrivée de ce nouveau type de matériel médical, pas toujours explicitement destiné aux professionnels, suscite «un grand intérêt» au sein de l’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), établissement public français en charge d’évaluer les risques sanitaires présentés par les médicaments et plus généralement tous les produits de santé destinés à l’homme.
Car la difficulté, est de distinguer l’outil professionnel de l’application destinée à un usage plus grand public, voir ludique. Alors que potentiellement ces outils peuvent être utilisés par des professionnels de santé pour envoyer facilement les résultats à des confrères spécialistes, rien ne prouve que les mesures soient aussi fiables qu’avec le matériel certifié qu’ils utilisent de manière « classique ».
En France, rappelons qu’une certification (CE) pour tout dispositif médical est obligatoire, certifiant la conformité aux exigences de santé et de sécurité fixées par les directives européennes avec un contrôle a posteriori de l’Afssaps, au niveau national.
Il faut souligner que le dispositif peut évoluer, suite aux déclarations de Xavier Bertrand datant de janvier 2012, où il évoquait son souhait de faire évoluer les règles sur les dispositifs médicaux, par le biais notamment d’une AMM.
Outre-Atlantique, la Food and Drug Administration (l’équivalent de l’Afssaps en France), s’est déjà positionnée puisqu’elle vient d’accréditer l’iPhone-iPad comme outil mobile de lecture radiologique.
[1] http://mobihealthnews.com/12743/global-mobile-health-app-market-to-grow-24-percent/
[2] http://www.globalproblems-globalsolutions-files.org/unf_website/assets/publications/technology/mhealth/mHealth_conclusion.pdf