(Voir aussi notre précédent dessin sur cette affaire)
(Source : Le Monde)
Le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) a trouvé « très ambiguës les convictions antiracistes » du président-directeur général des éditions Casterman, Louis Delas, qui se dit « fier » de Tintin au Congo, et refuse d’ajouter une préface précisant le contexte de naissance de la célèbre bande dessinée.
Le président du CRAN, Louis-Georges Tin, a rencontré mercredi M. Delas pour parler de cet album. « M. Delas s’est déclaré sincèrement antiraciste, ce qu’on ne demande qu’à croire. Cependant, lorsque Louis-Georges Tin lui a demandé : ‘Êtes-vous fier d’avoir Tintin au Congo dans votre catalogue ?’, il a répondu sans hésiter : ‘oui’, ce qui laisse perplexe », rapporte le CRAN dans un communiqué, jeudi 1er mars.
M. Delas « a affirmé qu’il ne voyait pas pourquoi le CRAN était si choqué par Tintin au Congo, et a déclaré qu’il ne connaissait personne dans son entourage qui soit choqué par cet album ».
DÉMARCHE JUDICIAIRE MAINTENUE : Qualifiant la rencontre avec l’éditeur de « décevante », le CRAN se dit « au regret de confirmer sa démarche judiciaire, avec M. Bienvenu Mbutu Mondondo, pour faire appel » de la décision de la justice belge, qui a refusé d’interdire la commercialisation de la bande dessinée.
Jugeant l’album d’Hergé raciste, Bienvenu Mbutu Mondondo, un ressortissant de la République démocratique du Congo, réclamait depuis quatre ans qu’il soit interdit à la vente, ou, à défaut, l’imposition d’un bandeau d’avertissement ou d’une préface expliquant le contexte de l’époque, comme c’est le cas pour l’édition anglaise.