Ruth NESTVOLD – Never Happily after awhile
(une collection de trois histoires courtes)
Ce tout petit ouvrage réunit trois histoires de l’auteur pour proposer aux lecteurs un échantillon à un prix dérisoire (moins d’un euro en e-book) – idéal donc pour ceux qui, comme moi, utilisent l’application « kindle » sur leur téléphone portable pour les moments d’attente quand on n’a pas son livre à portée de main.
Mais ce n’est pas parce qu’un livre est gratuit ou presque qu’il faut négliger de le lire, de l’apprécier. Un bijou peut s’y cacher et je ne désespère pas de le trouver. Ce n’est pas celui-ci, mais bon, j’admets que pour moins d’un euro, il remplit parfaitement son rôle de distraction.
Dans cette mini-anthologie nous découvrons l’auteur à travers trois nouvelles très inégales.
La première est en effet tout simplement mauvaise, et malgré son imaginaire sans aucune imagination.
La deuxième est sauvée par une certaine poésie.
La troisième, enfin, est assez sympathique.
1) A Serca Tale : sans intérêt aucun
C’est une histoire qui manque franchement d’inspiration, et pourtant l’auteur s’est donnée beaucoup de mal pour créer son petit univers fantastique. Mais il ne suffit pas de surfer sur la vague fantasy, d’y inclure des créatures féériques, de se servir de noms à consonance elfique ou que sais-je pour aboutir à un résultat ne serait-ce que satisfaisant.
Vous l’aurez compris, cette première histoire, la plus longue de cette petite collection, est tout simplement mauvaise.
C’est celle d’une jeune fille, Grainne, qui doit être mariée de force par son père à un héros légendaire, le roi Fionn. Or, Fionn est un homme vieillissant et Grainne est loin d’être emballée.
Pour échapper à cette union, célébrée lors d’un festin, elle convaincra Diarmait, un des guerriers de Fionn, de l’aider à s’échapper après avoir plongée la cour toute entière dans un profond sommeil.
Une histoire sans profondeur, lisse et sans couleur, les éléments fantasy ne la sauvent pas. Sans aucun intérêt. Dommage, l’idée était sympathique.
2) King Orfeigh : poétique
Dans cette deuxième histoire nous suivons Roi Orfeigh qui cherche sa femme, Meridys. Meridys a été enlevée, il y a de cela déjà quatre ans, par le roi des fées, mais le roi ne peut accepter cette perte et nous le rejoignons alors qu’il erre dans les bois proche de la limite de « l’autre monde », le monde des fées, en tentant d’appeler Meridys pour la récupérer. Il n’a pour cela que son amour et sa musique, ayant perdu tous ses biens terrestres et même son royaume.
Jolie histoire qui ne manque pas de poésie. Mais néanmoins de profondeur.
3) Happily ever awhile : comment Cendrillon découvre la réalité
Dans cette petite histoire nous retrouvons Cendrillon après son mariage avec le prince charmant. Ils vivent heureux et en paix, Ellie donne naissance à deux enfants, une fille et un garçon. Lorsque le roi meurt, son époux accède donc naturellement au trône … Nous reconnaissons aisément la vie du « et ils vécurent heureux », rien ne semble pouvoir entamer leur bonheur.
Or, la guerre surprend le couple et le prince, roi désormais, s’en va guerroyer pour ne revenir qu’après de longues saisons qu’Ellie passe à l’attendre. Le voyant arriver, Ellie se jette à son cou – où elle découvre un suçon. L’évidence l’assaille, son prince charmant a eu recours à quelque fille de chambre ou de joie. Mais elle se tait, c’est ainsi, la vie reprend son cours, même si l’image est écornée, le prince charmant n’est pas si parfait que cela.
La vie reprend son cours, ils vivent (presque) heureux - jusqu’à ce que le roi reparte une nouvelle fois pour la guerre. Ellie se retrouve encore une fois seule. Arrive alors au château un barde itinérant à la voix d’or ….
Une jolie petite histoire, ma préférée sur les trois, qui va juste un peu au-delà du « et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » … car un jour, la réalité prend nécessairement le dessus, et rien n’est alors simple, le cœur et la raison s’affrontent dans le quotidien, et cela même dans les contes de fée.
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