Avec pudeur, Wagner ne le cite pourtant à aucun moment et c’est même Mr Met, mascotte de l’équipe de Base-Ball de New-York qui prête son nom à l’album. La pochette elle est une peinture du songwritteur qui est aussi illustrateur à ses heures perdues. C’est par contre le méticuleux Mark Nevers (Silver Jews) qui s’est occupé de mixer les onze compositions façon Burt Bacharach ou Lee Hazelwood. Des arrangements de cordes somptueux, un piano feutré, des snares délicats, et surtout cette voix de crooner looser et son phrasé caractéristique à la Sinatra.
Il faut l’entendre pour le croire au bout de ces fameuses 25 secondes, quand il ouvre l’album en prononçant ces quelques mots : "Don’t know what the fuck they talk about". Les syllabes sont égrainées et l’atmosphère devient réconfortante. On frôle l’habillage easy-listening avec ces instruments acoustiques d’une grande humilité. Ce morceau s’appelle "If not I’ll just die" et il est tout simplement majestueux. Il en est de même pour "2B2" et "Gone tomorrow", les deux titres qui suivent. On tient là l’enchaînement de trois titres le plus réussi depuis des lustres. Aussi bien que le "The world at large" avec "Float on" de Modest Mouse. On retrouve cette mélancolie qui semble touchée par la grâce, comme dans les meilleurs moments de Vic Chessnutt justement. Ou même Silver Jews.
En bref : sur les thèmes de la guérison, de la perte et de l’amour, Lambchop livre un onzième album au charme incroyable, véritable sommet musical de classe personnifiée.
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