Donc, récapitulons. La présentatrice du JT de 20 H de la première chaîne de France passe des vacances avec le directeur de la communication du président de la République. Les mauvaises langues diront qu'elle obtient ainsi des exclus, comme la déclaration de candidature de Nicolas Sarkozy par exemple.
Malaise à la lecture de cette information. Malaise également à la lecture de l'interview d'Olivier Poivre d'Arvor -directeur de France Culture - dans L'Express où il prenait fait et cause pour François Hollande.
Ce n'est pas sur le journal d'un journaliste que l'on va reprocher à quelqu'un le fait de prendre parti, puisque nous prônons la subjectivité et l'engagement. Nous avons toujours parlé ici de subjectivité désintéressée. C'est à dire une subjectivité honnête où la transparence est la règle et où le fait de prendre partie pour quelqu'un n'implique pas une rétribution par la suite. Dans les deux cas cités, il y a un malaise. Malaise autour de Laurence Ferrari qui obtient des exclus de la présidence de la République en entretenant une relation amicale avec le dir com' de cette présidence. Malaise avec Olivier Poivre d'Arvor qui pourrait demain se voir confier un poste prestigieux par le putatif pouvoir socialiste. Malaise enfin tant cela est difficile à dire et écrire. Un bon journaliste n'est pas quelqu'un qui ne connaît personne. Soyons clairs là-dessus. Mais souvenons-nous de la maxime d'Hubert Beuve-Méry : "le journalisme c'est le contact et la distance".
Pas de réponses noires ou blanches sur toutes ces questions. Seulement des malaises, des hésitations, et des questionnements qu'il est utile de formuler et de partager avec ses lecteurs pour avoir leur sentiment.